De tout temps, les animaux d’élevage sont tombés malades. Si les dégâts économiques sont évidents, c’est aussi un sujet majeur de santé publique, en particulier dans le cas des zoonoses. D’ailleurs, le risque de transmission d’une maladie à l’homme a longtemps été exacerbé par la proximité entre l’étable et la maison d’habitation, qui souvent partageaient le même toit.
Des efforts de lutte au long cours
Au sortir de la seconde guerre mondiale, la tuberculose bovine touchait près d’un quart du cheptel français. Une prophylaxie nationale sera engagée en 1954, sous l’impulsion des Groupements de défense sanitaire nouvellement créés. Ces efforts de long cours ont permis à la France d’obtenir en 2001 le statut indemne de la maladie.
La période d’après-guerre a également été marquée par la montée de la fièvre aphteuse. Là encore, une politique de lutte a été nécessaire. Lancée en 1962, elle comporte des mesures drastiques : vaccination annuelle de tous bovins et, en cas de foyer, l’élimination de tous les animaux des espèces sensibles.

La méthode s’est avérée payante : en France, la fièvre aphteuse a disparu en 1981. En 1991, la Communauté européenne a même décidé d’arrêter la vaccination. Toutefois, en 2001, une importante épizootie s’est déclarée en Grande-Bretagne avec près de 4 000 foyers. En France, deux cas ont été détectés cette même année.
L’épreuve de la « vache folle »
Un coup dur pour les éleveurs, qui sortaient à peine du séisme de l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB). La « maladie de la vache folle » a été diagnostiquée pour la première fois au Royaume-Uni en 1986. Elle est apparue en France en 1991 chez une vache laitière des Côtes-d’Armor. La cause ? Une protéine, le prion, transmise via l’alimentation par des farines animales, fabriquées à partir de viandes et d’os de bovins infectés.

En 1996, l’annonce de la transmissibilité de la maladie à l’homme a fait l’effet d’une bombe. Cette crise s’est soldée par une interdiction pure et simple de l’utilisation de farines animales en élevage. Des avancées considérables sur la traçabilité des produits ont aussi été entérinées. Pour les éleveurs dont le cheptel a été touché par l’ESB, l’abattage total restera un traumatisme.
L’épreuve du bâtiment vide
Cette épreuve du bâtiment vide, des milliers d’éleveurs de volailles la subissent, parfois plusieurs années de suite, en raison de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP). Les épisodes de la maladie étaient ponctuels jusqu’en 2015. Depuis, ils se multiplient.
La saison 2021-2022 a été un tournant, avec 1 378 foyers en élevage enregistrés en France, et 21,8 millions d’animaux abattus. L’endémisation du virus H5N1 est désormais actée. L’application des mesures de biosécurité restera une priorité. Longtemps écartée, la vaccination est également sur de bons rails afin de limiter les symptômes et l’excrétion du virus.