Le métier d’éleveur est synonyme d’astreinte, que ce soit pour l’alimentation, les soins, la traite ou encore le nettoyage de la stabulation. La mécanisation de ces activités quotidiennes a été plus tardive que celles des travaux des champs. Apparues dans les années 1980, les salles de traite n’ont véritablement remplacé les lactoducs que dans le milieu des années 1990, lorsque de nombreux éleveurs ont procédé à la mise aux normes de leurs bâtiments.
Le remplacement des stabulations entravées par des logettes et des aires paillées a facilité l’adoption des mélangeuses, chargées de préparer la ration puis de la distribuer en circulant devant la table d’alimentation. Exception française, les éleveurs ont d’abord privilégié les mélangeuses-pailleuses fonctionnant sur le principe du recyclage, c’est-à-dire avec la matière propulsée d’un côté à l’autre de la machine. Le début du XXIe siècle a vu l’arrivée des bols à vis verticale en provenance de l’Europe du Nord.
Leur grand débit couplé à un coût plus faible que celui des recycleuses a sonné la fin de ces dernières. Parallèlement, les plus grandes exploitations et le Cuma ont franchi le pas de la mélangeuse automotrice vers 2005.

Pionniers du robot
Alors que la mécanisation est arrivée assez tardivement, les éleveurs sont nettement en avance sur les céréaliers dans le domaine de la robotisation. Le premier robot de traite a été installé en France en 1995. Après des déboires avec certaines marques, aujourd’hui disparues, la technique s’est imposée comme un choix fiable et a réussi à vaincre tous les préjugés. Sa seule limite est sa capacité, qui impose de monter plusieurs stalles pour les grands troupeaux.
L’étape suivante de la robotique a été plus inattendue avec un robot repousse-fourrage. Le jour de la présentation du Juno de Lely, en 2009, les éleveurs étaient plus que dubitatifs et n’envisageaient pas d’investir pour robotiser une activité dont les retraités et les stagiaires s’acquittaient parfaitement. Pourtant, 14 ans après, de très nombreuses exploitations en sont équipées. De l’autre côté des cornadis, un autre petit robot s’impose peu à peu sur les aires bétonnées, celui qui prend en charge le raclage et désormais l’aspiration du lisier.
Du côté de l'alimentation, après des débuts compliqués avec des installations lourdes et la multiplication de rails au plafond et au sol, ce sont désormais des robots entièrement autonomes, capables d’aller se servir seuls au silo, qui entrent en phase de commercialisation. Il en va de même pour le paillage. La conduite du troupeau, quant à elle, demande toujours l’œil averti de l’éleveur.