Louis Hamelin, 89 ans, a découvert La France Agricole en 1948. « J’avais 15 ans et c’est l’école qui m’a dit de m’abonner », explique cet ancien agriculteur de Bernay-en-Champagne, à l’ouest du Mans, dans la Sarthe. A l’exception des années où il a servi en Algérie de 1954 à 1956, Louis est resté fidèle à l'hebdomadaire.
« Je lis tout, en commençant par le courrier des lecteurs, puis la chronique juridique et son dessin. » Et il ressent joie et fierté lorsqu’il découvre, au hasard de sa lecture, un agriculteur qu’il connaît : « Comme Guy Blanche, pionnier de l'agriculture biologique dans la Sarthe, dont vous avez parlé en février. »
Aide familial, Louis a repris les rênes de l’exploitation de polyculture-élevage en 1968. « C’est moi qui ai introduit le premier tracteur sur la ferme, un Vendeuvre, 25 ch, en 1957. »
Au début des années 1960, il est parmi les premiers du secteur à cultiver du maïs-grain. A la fin des années 1970, il se lance dans l’élevage de taurillons avant de réaliser, en 1980, sa première récolte de tournesol.
Louis Hamelin a pris sa retraite en 1994 et confié ses 60 hectares. Mais l’agriculture reste sa passion et un sujet d’échanges. Alors, quand il a fini de lire La France Agricole, il la prête : à un ami, en échange du journal agricole local ; au fils de son voisin, étudiant en agriculture ; à son fils, enseignant.
« Je prospecte pour vous ! », sourit Louis dont le frère cadet, 84 ans, est lui aussi toujours abonné.