Que retenir des 28 mois de Marc Fesneau au ministère de l’Agriculture ?
À l’heure où Marc Fesneau quitte la rue de Varenne, il croit à l’héritage de ses mesures prises durant ses 28 mois en tant que ministre de l’Agriculture.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
« Je crois que le travail accompli ou engagé a été profond, nécessaire et utile, et que cela sera plus encore mis en évidence dans les années à venir ». À l’heure des adieux au ministère de l’Agriculture, Marc Fesneau croit en son héritage. Pac, simplification, souveraineté… Tour d’horizon des principales actions qui ont ponctué ses 28 mois rue de Varennes et qui continueront de produire des effets durant les prochaines années. Il appartient désormais au temps et aux agriculteurs d’en juger leur degré de réussite.
La finalisation du PSN français
Dans le cadre de la nouvelle Pac, Marc Fesneau a eu la mission de finaliser le plan stratégique national (PSN), déclinaison française de la Pac, amorcé par ses prédécesseurs Didier Guillaume et Julien Denormandie dont il a pris la suite en mai 2022. Son application est prévue jusqu’en 2027, dernière année de l’actuelle formule de la Pac entrée en vigueur en 2023.
La mise en place de la nouvelle assurance-récolte
Autre chantier dont il a dû gérer l’atterrissage : la réforme de l’assurance récolte est aussi entrée en vigueur le 1er janvier 2023. S’il dressait le 29 mai dernier un bilan positif, des marges de progrès existent comme l’ont encore soulevé récemment des représentants d’éleveurs.
Un budget en hausse et des plans lancés pour la souveraineté
Pour la première fois dans l’histoire du ministère de l’Agriculture, les mots « souveraineté alimentaire » étaient ajoutés au titre du ministre lors de son arrivée rue de Varennes. Une souveraineté en perte de vitesse à l’échelle nationale que Marc Fesneau entend redresser avec la rédaction de plans avec les filières. C’est dans ce cadre que les plans de souveraineté en élevage et en fruits et légumes ont notamment été lancés.
Une souveraineté alimentaire que le ministère de l’Agriculture entendait renforcer grâce à son budget en augmentation au point d’être qualifié d'« historique ». En 2022 et 2024, il a augmenté de 2 milliards d’euros dont 1,3 milliard d’euros pour la planification écologique. Alors que les discussions autour du prochain budget de l’État s’annoncent périlleuses en raison du poids de la dette publique, rien n’est moins sûr concernant le maintien de cette ambition.
Marc Fesneau dans son bureau lors d'une interview avec La France agricole en mars 2024 (© Guillaume Collanges) La déclinaison agricole de la planification écologique
Alors que le gouvernement avait la charge d’établir la stratégie de planification écologique voulue par le chef de l’État, Marc Fesneau a dû organiser sa déclinaison pour le secteur agricole. Le Parsada concernant les produits phytos, le pacte en faveur de la haie et le plan pour l’agriculture méditerranéenne font notamment parmi des mesures.
Après les manifs, la simplification
Le mandat de Marc Fesneau aura été marqué par des manifestations sans précédents qui ont poussé le gouvernement à réagir en début d’année avec notamment plusieurs mesures pour simplifier les normes. Le ministre quitte la rue de Varennes en n’ayant pas terminé ce chantier. Selon le dernier décompte en date du 13 septembre, 67 % des mesures étaient considérées comme faites, 19 % eavancées et 14 % engagées.
Un projet de loi d’orientation agricole à l’avenir incertain
À l’initiative d’un projet de loi d’orientation chargé de relever notamment le défi du renouvellement des générations agricoles, Marc Fesneau n’ira pas au bout de ce texte. En tant que ministre en tout cas puisque député et président du groupe Modem à l’Assemblée nationale, il pourra continuer à suivre ce texte si celui-ci parvient à poursuivre son chemin législatif.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :