Le ministre de l’Agriculture a dressé un bilan de la refonte du système assurantiel agricole démarrée en janvier 2023 devant la commission des finances, à l’Assemblée nationale, le 29 mai dernier.

Le ministre de l'Agriculture a été auditionné par la commission des finances, à propos de la refonte du système assurantiel, le 29 mai 2024 à l'Assemblée nationale. (©  Assemblée nationale, capture d'écran)

Plus de surfaces protégées

« Le taux de diffusion de l’assurance récolte est au-delà de ce que l’on avait pensé dans le triennat », s’est réjoui Marc Fesneau. En l’espace d’un an, le taux de surfaces assurées a bondi de 33 % (soit +6,5 millions d’hectares en 2024).

« Nous avons atteint une cible : la prairie, en passant de 0,5 à 9 [NDLR : % des surfaces assurées] et de 1,4 à 10 pour l’arboriculture », a rapporté le ministre.

La progression reste plus modeste en grandes cultures, de 31 à 35 % des surfaces, « mais reconnaissons que ce n’était pas la cible préférée car c’est là nous avions un taux de diffusion déjà important », a commenté Marc Fesneau.

Continuer à convaincre

Ce dernier compte « continuer à convaincre » à commencer par les éleveurs. Sur l’utilisation de l’indice de pousse de l’herbe mesurée par satellite, le ministre a reconnu qu’il y avait besoin de « crédibiliser les choses ». Il a notamment rappelé le lancement de l’Observatoire national de pousse de l’herbe, un réseau de 350 fermes de référence qui devrait permettre de « confronter la position du satellite avec la perception du terrain ».

Sur le coût des primes, le ministre l’a rappelé « l’objectif [de la réforme], c’était de retrouver un équilibre économique, pas de faire de la superprofitabilité sur un certain nombre de sujets, ni de subventionner un ratio sinistre sur prime de 50 % ».

Marc Fesneau a enfin évoqué l’utilisation de la moyenne olympique pour le calcul des pertes de récolte. Cette dernière est fortement contestée par la profession agricole car dégradée par la recrudescence des aléas climatiques. « Il nous est possible de demander à la Commission européenne de modifier la réglementation sur la Pac et l’encadrement des aides d’État, a-t-il confié. Ce qui permettrait de remettre en cause la période de référence pour pouvoir l’allonger, par exemple à 8 ans. La Commission nous a l’air ouverte sur le sujet. »