Sucre : les performances de Cristal Union restent dans le vert
Cristal Union se félicite d’un exercice positif en 2024-2025, le troisième meilleur de son histoire. Le groupe sucrier se prépare à une campagne plus difficile, dans un contexte de coûts de production toujours plus élevés, non compensés par les prix du sucre.
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Avec un chiffre d’affaires de 2,65 milliards d’euros et un Ebitda (1) de 287 millions d’euros en 2024-2025, Cristal Union enregistre son troisième meilleur exercice depuis sa création il y a 25 ans. « Le taux de marge de l’Ebidta est de 13 %, un bon niveau pour une société industrielle comme la nôtre », a précisé Xavier Astolfi, directeur général du groupe, le 10 juin 2025 lors d’une conférence de presse. Le chiffre d’affaires de 2024-2025 est en légère baisse par rapport à l’exercice précédent, de 3,8 %. La comparaison des deux exercices est à relativiser puisque 2023 était encore sur « un haut de cycle » du marché du sucre (2).
41,44 €/t pour les planteurs
Les performances agro-industrielles ont été mises à mal par le climat : la pluie et le manque d’ensoleillement ont conduit à une richesse moyenne « relativement pauvre » de 16 %. Les rendements se sont situés dans la moyenne quinquennale, à 84 t/ha, même si ce chiffre cache des disparités régionales et locales. « La stratégie des marges », en orientant la production vers le sucre et les alcools rectifiés de haute qualité, a permis au groupe de s’adapter au contexte de l’année. La production de sucre a ainsi représenté 60 % du chiffre d’affaires lors de l’exercice de 2024-2025.
Ces performances ont permis à Cristal Union de proposer une rémunération moyenne de 41,44 €/t de betteraves, soit le troisième meilleur chiffre de son histoire. L’an dernier, Cristal Union annonçait un prix record de 51,42 €/t pour l’année 2023. La dette financière est en baisse de 48 % par rapport à 2023 : « Nous avons mis beaucoup de moyens pour accélérer notre désendettement, pour se préparer à l’avenir », déclare Xavier Astolfi.
Fermeture d’usines en Europe
La filière sucrière française et européenne se prépare à une campagne plus difficile, dans un contexte de prix bas et de hausse des coûts de production. « Sur 2024-2025, la baisse des prix a été très marquée en Europe, de plus de 30 % sur un an, relève Stanislas Bouchard, directeur général adjoint de Cristal Union. La baisse de la profitabilité de la filière sucrière est très forte. Et même avec des prix supérieurs à 500 €/t, ce qui est le cas aujourd’hui en Europe, nombre de sucreries ne couvrent pas leurs coûts de production agricoles et industriels. »
Conséquence, les annonces de fermetures d’usines en Europe se succèdent, comme avec Agrana en Autriche et en République tchèque, Ouvré fils à Souppes-sur-Loing en France et Azucaerera sur deux usines en Espagne. « En 2025, il n’y aura plus que 83 usines en Europe, soit plus de deux fois moins qu’en l’an 2000 », ajoute Stanislas Bouchard.
En attente de la pluie en France
Pour 2025-2026, le bilan sucrier européen est attendu déficitaire, au regard de la baisse des surfaces de 8 % sur un an. « Tout va maintenant dépendre de l’été et des rendements […] et il va falloir qu’il pleuve dans les semaines à venir », déclare Olivier de Bohan, président de Cristal Union.
Olivier de Bohan n’est pas encore en mesure de donner un niveau de rémunération pour cette campagne, mais a mentionné « une fourchette de 35 à 30 €/t » de betteraves. Chez Cristal Union, « nous avons la caisse de péréquation (lire l'encadré) qui pourrait être activée si le besoin se fait sentir ». Mais d’une manière générale, « il faut que le marché intègre la hausse des coûts de production, sinon le risque est de voir d’autres unités disparaître ».
(1) Bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements.
(2) Les marchés du sucre sont structurellement volatils, avec des cycles de prix qui s’étalent sur quatre ou cinq ans. Le dernier cycle a commencé à la fin de 2021 pour se terminer à la fin de 2024.
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