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Jeunes Agriculteurs veut un accompagnement pour les cédants

« Si on continue à ne pas avoir de solution pour la transmission en agriculture, il y en aura d’autres qui vont s’en occuper », craint Pierrick Horel, président de JA.

En audition à l’Assemblée nationale mardi 24 septembre, le syndicat Jeunes Agriculteurs a appelé à développer l’accompagnement des cédants de la même manière que les jeunes installés.

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« Les politiques publiques ont beaucoup travaillé à l’installation mais nous n’avons pas son équivalent sur la transmission. » La transmission et l’accompagnement des cédants, le parent pauvre des politiques agricoles ? C’est ce qu’assure le syndicat Jeunes Agriculteurs auditionné à l’Assemblée nationale le mardi 24 septembre 2024.

Devant les députés de la commission des affaires économiques, le syndicat des jeunes agriculteurs a fait part de ses priorités, avec une attention particulière sur la problématique du renouvellement des générations.

Les défenseurs du guichet unique à l’installation veulent « qu’au moment de l’installation, on puisse mettre à l’épreuve le projet du jeune au regard du changement climatique de son territoire. Quand on installe demain, il faut que l’installation soit durable et viable. On doit prendre en compte le réchauffement climatique ».

Le guichet unique doit aussi pouvoir servir les cédants. Un guichet, « pour ceux qui veulent entrer et sortir du métier », résume Julien Rouger, vice-président du syndicat. Il déplore un manque de coordination et de structuration sur l’ensemble du territoire : « Il faut pouvoir développer une vraie offre d’accompagnement des futurs cédants : économique, fiscal et social. »

« Installer plus et mieux »

Avant les discussions pour le projet de loi de finances pour 2025, Jeunes Agriculteurs lance « un seul mot d’ordre » : « Il faut que la fiscalité oriente pour installer plus et mieux. »

Dans ce cadre, les représentants de JA demandent que le rapport de l’Inspection générale des finances sur la fiscalité à la transmission soit rendu public et qu’il « serve de travail » à la réflexion de mesures fiscales, insuffisantes à leurs yeux.

« Si on continue à ne pas avoir de solution pour la transmission en agriculture, il y en aura d’autres qui vont s’en occuper. Chez JA, on n’a pas envie que des acteurs qui ne soient plus tout à fait des agriculteurs aient des capitaux dans les cours de ferme », ajoute Pierrick Horel, nouveau président du syndicat, craignant l’arrivée d’acteurs comme InVivo ou le Crédit Agricole.

Aujourd’hui, le déficit des installations est de 6 000 par an, estime le syndicat avec 20 000 départs en retraite annuels et 14 000 installations. Ce dernier pourrait grimper en flèche. Avec de nouveaux départs en retraite dans les prochaines années et un nombre d’installations constant, « on va augmenter d’au moins 5 000 agriculteurs ce déficit » s’inquiète Julien Rouger.

L’accompagnement de l’installation et de la transmission est donc naturellement « une priorité », presse le syndicaliste.

Anticiper les épizooties

Interrogé sur la question du revenu, le président de JA estime qu’Egalim est un « bon véhicule », notamment grâce à une contractualisation efficace, mais qu’il « faut faire évoluer » en poussant sur la contractualisation.

Sur la « stratégie vaccinale », Pierrick Horel regrette le manque d’anticipation des épizooties. À cause du réchauffement climatique, « on sait qu’on va être de plus en plus confrontés à ces maladies, rappelle-t-il. On court après et on subit. On ne se met jamais en position de préparation. »

Volontairement laissé de côté dans ses propositions politiques à la rentrée, le foncier « sujet complexe » où « personne n’est d’accord », le syndicat propose d’envisager un « livret épargne souveraineté agricole » pour « essayer de capter l’épargne vers l’agriculture », explicite Julien Rouger. Le vice-président donne rendez-vous au printemps, avec un potentiel évènement au Salon international de l’agriculture.

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