Annie Genevard mesure « la cruauté de l’abattage total » face à la dermatose nodulaire
En déplacement dans la Savoie et la Haute-Savoie, la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, apporte son soutien aux éleveurs ayant accepté l’abattage total. Elle maintient le protocole d’éradication de la maladie et promet une indemnisation rapide.
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« Les éleveurs qui ont accepté l’abattage total sont admirables. Je veux saluer et remercier cet acte citoyen, insiste la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, lors de son déplacement en Savoie et Haute-Savoie ce 24 juillet 2025, au sujet de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC). Ils ont accepté ce sacrifice pour sauver véritablement l’élevage français. Ce sont des héros. »
« Déplorer n’est pas lutter »
Pour rappel, la stratégie de l’État pour éradiquer la maladie repose sur trois piliers : le dépeuplement du foyer, la vaccination et l’interdiction de déplacer tout animal dans la zone régulée de 50 km autour des foyers. Mais la première mesure d’élimination des animaux fait débat au sein des syndicats ainsi que parmi les éleveurs concernés. « La situation est d’une cruauté immense, bien sûr, et je la mesure, confie Annie Genevard. Mais déplorer n’est pas lutter. »
La ministre affirme vouloir faire tout ce qui est en son pouvoir pour protéger la filière bovine française et se réfère aux connaissances des experts sanitaires et scientifiques. « Je ne suis pas vétérinaire. En revanche, ceux qui savent, qui ont étudié la maladie et vu son mode de propagation, sont absolument certains que la bonne stratégie est celle-là, affirme-t-elle. Personne n’a émis de réserve scientifique quant au protocole mis en place. »
Les manifestations sur les fermes représentent un risque sanitaire qui « sont des brèches que l’on ouvre dans la ceinture que l’on essaie de mettre en place autour de la maladie, estime Annie Genevard. Ceux qui se livrent à ces rassemblements peuvent ruiner l’effort qu’ont fait les éleveurs qui ont accepté l’abattage. » D’autant qu’un vide sanitaire est obligatoire avant le repeuplement. Pour la ministre, « tout obstacle fait à l’éradication de la maladie retarde d’autant la reprise d’une vie normale ».
Une « charte de solidarité »
Sur la question du repeuplement des troupeaux, le déplacement d’Annie Genevard avait pour objectif la mise en place d’une charte de soutien collectif aux éleveurs, impliquant banquiers, assureurs, collectivités territoriales, État, services de sécurité et représentant des professions, pour « coordonner nos efforts. Les éleveurs vivent quelque chose de terriblement difficile, ils ne doivent pas être seuls. »
La ministre veut mettre en place très rapidement une avance d’aide avant qu’un expert n’estime la valeur des animaux pour déterminer la hauteur de l’indemnisation. « J’ai à cœur qu’il puisse y avoir une indemnisation rapide et à la hauteur du préjudice. » Aucune enveloppe n’a encore été annoncée, en raison d’une évolution de la maladie toujours en cours.
En parallèle, près de 20 000 animaux sont vaccinés par jour, pour un objectif de 250 000 têtes comptées dans la zone réglementée actuelle.
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