Pour Cristal Union, la betterave reste « une culture d’avenir »
La betterave dégage une marge positive et a permis de tenir des trésoreries, dans un contexte difficile en céréales, affirme Cristal Union. Alors que la réintroduction de l’acétamipride a été censurée, la filière est déjà mobilisée sur des solutions de lutte contre la jaunisse pour la campagne de 2026.
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Pour Cristal Union, la campagne betteravière de 2025 présente un beau potentiel de rendement. « Les semis ont été précoces et réalisés dans de bonnes conditions, et les désherbages ont été efficaces. L’épisode de sécheresse en juin et juillet a été compensé par de l’irrigation. » C’est le constat qu’ont dressé Hervé Fouassier et Olivier Duguet, respectivement présidents des sections de Corbeilles-en-Gâtinais et de Pithiviers/Toury dans le Loiret, le mardi 2 septembre 2025, lors d’une conférence de presse au salon Innov-Agri.
« Pas de catastrophe annoncée » avec la jaunisse
Quant à l’état sanitaire, « nous sommes confiants » a assuré Olivier Duguet. La cercosporiose a été bien maîtrisée. « La jaunisse est présente un peu partout, et notamment sur le secteur de l’Île-de-France. Nous ne sommes pas en capacité de dire quel sera son impact, poursuit Hervé Fouassier. Le risque n’est pas du même niveau qu’en 2020. Il n’y a pas de catastrophe annoncée. »
Alors que le Conseil constitutionnel a censuré la réintroduction de l’acétamipride, « nous regardons les possibilités de solutions pour l’an prochain », assurent-ils. Deux pistes sont avancées : la filière va demander une dérogation d’usage de l’insecticide Movento, et elle espère une préhomologation de l’Axalion, prévue pour 2027, dès les semis de 2026. « Nous sommes loin de baisser les bras. Nous avons des solutions et nous allons les mettre en place », indique Olivier Duguet. À moyen terme, « la génétique fonctionne », affirment les deux présidents qui saluent le travail des sélectionneurs et du PNRI (1).
Même sans acétamipride, « la betterave est durable »
À la suite de la décision concernant l’acétamipride « on a entendu des réactions de planteurs désabusés », rapporte Olivier Duguet. Pour lui, la betterave reste néanmoins une culture d’avenir, avec « un bon profil économique », « qui dégage une marge positive », surtout dans un contexte de prix des céréales faibles. Et ce, malgré un marché baissier par rapport à la campagne de 2024. « Nous avons anticipé cette baisse avec la mise en place d’une caisse de péréquation collective d’un montant de 100 millions d’euros. Elle nous permet de faire face à une année plus difficile en complétant le prix de la betterave. Cela représente 7 €/t de côté », explique Hervé Fouassier.
Par ailleurs, cette campagne marque pour le bassin du sud de Paris de Cristal Union l’intégration des planteurs de la sucrerie Ouvré, de Souppes-sur-Loing. « Cette opération permettra de passer de 90 jours de campagne à 120 jours, ce qui nous rendra plus compétitifs », rapportent les présidents. La campagne d’arrachage devra ainsi durer jusqu’au 10 janvier. Cristal Union vient de plus d’obtenir le feu vert pour le rachat de Lesaffre Frère à Nangis.
(1) Plan national de recherche et d’innovation.
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