« En 2025, toutes nos sucreries seront autonomes en eau », s’est félicité Olivier de Bohan, président de Cristal Union, le 10 juin 2025 en marge d’une conférence de presse sur les résultats de 2024-2025 du groupe sucrier. « Plus aucune de nos sucreries ne pompera dans la nappe, soit une économie de 10 millions de m³ d’eau par an : c’est colossal », a ajouté Xavier Astolfi, directeur général.

Cette « trajectoire très ambitieuse sur la gestion de l’eau » concerne aussi les distilleries du groupe. « Nous ne sommes pas encore prêts, si bien que nous portons l’objectif d’autonomie en eau à 2030 pour les distilleries », précise Xavier Astolfi. En effet, des opérations complémentaires sont nécessaires pour remettre une eau suffisamment propre dans le circuit. Les économies sur les distilleries, une fois les investissements réalisés, sont estimées entre 2 et 3 millions de m³ par an.

Des primes carbone

La société poursuit également ses actions de décarbonation. « Nous avons passé un partenariat avec MyEasyFarm, l’objectif étant que toutes les exploitations qui livrent en betteraves Cristal Union aient un bilan en carbone finalisé », explique Xavier Astolfi. Et pour être incitatif, le groupe sucrier a opté pour un système de prime, financé par ses clients. « Nous proposons à nos clients un certain nombre de services complémentaires au sucre, adaptés en fonction de leur sensibilité : sucre labellisé bas carbone, techniques agricoles avancées pour générer moins d’émissions de CO2… Ces clients paient ces services, que nous redistribuons sous forme de primes aux agriculteurs. »

À ce jour, cette prime, nommée Regag pour agriculture de régénération, est dotée de 1,8 million d’euros. Ce montant sera à reverser à quelque 700 adhérents engagés, sur les 9 000 que constitue le groupe. Les primes individuelles vont de 1 à 4,50 euros la tonne, les plus hautes étant attribuées aux exploitations « les plus vertueuses ».

Entre cette décarbonation de l’amont agricole et les investissements réalisés sur les sites pour réduire les consommations d’énergie, Cristal Union déclare « traiter près de 80 % » de ses émissions de CO2. Le reste correspond au transport — betteraves, sucre, alcool et autres coproduits — pour lequel le groupe dit « aussi travailler », en relation avec ses transporteurs.