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La FNPL se bat pour un lait français justement rémunéré

La FNPL déplore que les éleveurs ne perçoivent pas une juste rémunération de la matière grasse.

Sanitaire, origine France, étiquetage des produits alimentaires, échanges internationaux… Les sujets de revendication des producteurs laitiers sont nombreux en cette rentrée syndicale. Le prix payé aux éleveurs est au cœur des combats.

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Lactalis et son utilisation « massive de matière grasse d’origine UE » sont dans le viseur de la Fédération nationale des producteurs laitiers (FNPL). L’annonce par Lactalis d’un milliard d’euros d’investissement est « une tentative de faire bonne figure », juge Yoann Barbe, le président la FNPL, lors d’une conférence de presse organisée le 18 septembre 2025 au Space. « On veut défendre l’origine française », abonde Stéphane Joandel, secrétaire général de la Fédération, déplorant que « Lactalis utilise le drapeau bleu blanc rouge sur ses produits contenant de la crème d’origine UE ». « Que des entreprises disent qu’il n’y a pas de déficit de crème alors qu’elles en importent est inacceptable », gronde aussi Ludovic Blin, qui souligne un déficit national de 300 000 tonnes de crème.

La crème française se monnaye par ailleurs, mais les éleveurs n’en voient pas la couleur. « Il n’y a pas de juste retour aux éleveurs » par les industriels privés, fustigent les éleveurs de la section laitière de la FNSEA.

Réformer les indicateurs de coûts de production

La Fédération des producteurs laitiers revient également sur l’indicateur de valorisation beurre-poudre qui n’est plus publié depuis plus de trois ans, faute de consensus au sein de l’interprofession laitière. Sans accord, le lait ne peut pas être valorisé à sa juste valeur. « La FNPL outillera les organisations de producteurs avec un indicateur élaboré par l’Institut de l’élevage », réitère la FNPL. « Si l’interprofession n’est pas capable de fournir un indicateur, la loi nous autorise à en utiliser un autre. »

La section laitière de la FNSEA regrette aussi que les indicateurs de coûts de production ne servent pas à une juste rémunération des éleveurs. « Malheureusement ils sont juste utilisés dans les box de négociations [entre industriels et distributeurs] », déplore Yoann Barbe. « Nous souhaitons une réforme de ces indicateurs pour qu’ils permettent aux éleveurs de se projeter. Pour l’instant, on ne fait que regarder dans le rétroviseur. »

Regagner les 50 €/1 000 litres de compétitivité qui séparent les éleveurs français de leurs collègues allemands ? « Il faut apprendre à vivre avec les marchés », souligne le président de la FNPL. « Ce n’est pas aux paysans de payer le manque de compétitivité des industriels, précise-t-il. On milite pour la fin de l’apport total afin que les éleveurs puissent prendre en main la destinée de leur lait. » Mais la FNPL craint que la compétitivité française ne soit encore ébranlée par la future Pac. La « nationalisation » des budgets risque d’accentuer les différences entre pays au détriment des éleveurs français.

À l’instar de la FNSEA, la FNPL appelle les éleveurs laitiers à une mobilisation nationale le 26 septembre.

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