« Sans soutien, les apiculteurs européens ne survivront pas »
Le Copa-Cogeca tape du poing sur la table et demande à l’Union européenne de s’emparer des problématiques apicoles au travers de mesures juridiques adaptées à l’échelle des territoires.
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Records de stockage du miel, baisse des prix moyens du miel importé dans l’Union européenne, changement climatique… L’heure est grave dans le monde apicole. « Si aucune mesure n’est prise, l’apiculture pourrait devenir un simple hobby en Europe », alarme Yvan Hennion, apiculteur et président du groupe de travail du miel au sein du syndicat agricole européen Copa-Cogeca.
Selon lui, les États membres doivent impérativement mettre en œuvre des outils juridiques efficaces et des mesures nationales pour soutenir les apiculteurs dans le contexte de crise. Autrement, l’Europe risque de perdre son rôle de producteur de miel et de devenir « une simple plaque tournante pour le traitement du miel importé ».
Une crise de longue date
Les problèmes ne datent pas d’hier. Depuis plus d’un an, les apiculteurs crient famine face aux importations de miels frelatés et la concurrence déloyale associée. « Le renforcement des contrôles aux frontières et la révision de la directive sur le miel ont constitué des avancées significatives pour la sauvegarde des apiculteurs européens et la promotion d’un marché plus équitable et plus transparent. Toutefois, nous sommes encore loin d’atteindre l’objectif que nous avons proposé, à savoir 0 % d’adultération d’ici à 2030 », déplore le Yvan Hennion.
Le Copa-Cogeca réclame un système de traçabilité solide pour mieux contrôler la chaîne d’approvisionnement en miel, l’amélioration des normes de qualité utilisées pour évaluer le miel et la création d’un laboratoire européen de référence pour mettre à jour les méthodes d’analyse et les résultats.
Un étiquetage amélioré
La liste ne s’arrête pas là. « Il est essentiel que tous les États membres mettent en œuvre le nouvel étiquetage du pays d’origine, avec l’indication obligatoire, sur l’étiquette frontale du pot, de tous les pays d’origine du miel et de leur pourcentage exact dans le mélange, et ce sans aucune dérogation possible selon laquelle seuls les pourcentages des quatre parts les plus importantes seraient exigés lorsqu’elles représentent plus de 50 % du mélange », demande le syndicaliste européen. Pour l’instant, concernant les mélanges de miel, les pourcentages de miel provenant des quatre premiers pays d’origine au moins doivent être indiqués. Si cela ne représente pas plus de la moitié du miel total.
Sur une note plus positive, Yvan Hennion se réjouit de l’inscription de l’apiculture à l’ordre du jour de la réunion des Actions de coordination et de soutien (CSA) en novembre. « Il faut maintenant que les États membres saisissent cette occasion, qu’ils relèvent les défis auxquels nous sommes confrontés et qu’ils travaillent à des solutions durables qui garantissent un avenir à l’apiculture européenne », martèle-t-il.
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