Le bilan de la production apicole en France en 2023 vient de tomber. Verdict : les apiculteurs se retrouveraient avec leurs stocks de miel sur les bras. D’après l’édition de 2023 de l’Observatoire de la production de miel, gelée royale, pollen et propolis diffusée le 29 juillet 2024, les stocks de miel « ont fortement augmenté en 2023 pour atteindre le plus haut niveau constaté depuis le début de l’observatoire (2014) ». Ils s’établissent à plus de 15 900 tonnes stockées, soit 53,2 % de la production de 2023.

La commercialisation en porte-à-faux

Si les stocks sont si élevés, c’est en raison des difficultés de commercialisation survenues en 2023. « Un des grands enjeux de 2023 a été la commercialisation des produits, couplée à l’augmentation des coûts de production. Dans ce contexte, un plan de crise pour la filière apicole a été déployé par le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, incluant des aides conjoncturelles pour les producteurs de miel », souligne l’interprofession Interapi dans un communiqué daté du 26 août.

Dans ce contexte, les apiculteurs ne sont pas tous logés à la même enseigne. Les stocks à la ruche sont particulièrement importants pour les apiculteurs professionnels, de l’ordre de 17,6 kg par ruche pour ceux détenant plus de 400 ruches. Les apiculteurs de moins de 50 ruches, quant à eux, stockent en moyenne 5,5 kg par ruche. Près de trois fois moins. Enfin, 71 % des stocks sont par les producteurs ayant plus de 200 ruches.

Une meilleure production

Toujours d’après l’observatoire, la production de miel en France en 2023 s’estime à 29 857 tonnes, dont 15,1 % en apiculture biologique. Elle affiche toutefois un léger repli de 4,9 % sur un an (31 387 tonnes en 2022, selon Interapi).

« La production globale est bonne (c’est la troisième année avec la plus grande production depuis 2015) mais il y a à nouveau de grandes disparités au sein des régions. La saison a été longue, avec des miellées tantôt tardives, tantôt précoces », détaille l’interprofession.

Les rendements seraient plus faibles dans le sud de la France, avec 18,2 kg par ruche en Provence-Alpes-Côte d'Azur, 18,8 kg par ruche en Occitanie et 16,5 kg par ruche en Corse. Malgré une baisse sur l’année, le nord et le nord-est de la France enregistrent les meilleurs résultats, avec le plus haut rendement enregistré en Bourgogne-Franche-Comté (35,5 kg par ruche).