Ça y est, le Parlement européen met un point final à des mois de débats sur la dénomination et l’étiquetage de « denrées du petit-déjeuner », dont le miel. À une quasi-unanimité (603 voix pour, 9 voix contre et 10 abstentions), les eurodéputés ont approuvé ce mercredi 10 avril 2024 l’accord politique convenu provisoirement avec le Conseil sur les directives « petit-déjeuner » à la fin de janvier. La loi devra maintenant être entérinée par le Conseil avant d’être publiée au Journal officiel de l’Union européenne. Elle entrera en vigueur 20 jours plus tard et les 27 pays membres devront appliquer les nouvelles règles dans les deux années qui suivent.
Rappel des faits
Le texte vise à lutter contre les fraudes, les importations de miel frelaté en provenance de pays tiers et à mieux informer les consommateurs. À présent, les étiquettes des pots de miel devront indiquer le ou les pays d’origine, qu’ils appartiennent à l’Union européenne ou non. Jusqu’ici, seule la mention « miels originaires d’Union européenne » ou « miel non originaire d’Union européenne » était obligatoire pour les mélanges.
Pour les mélanges, « les pourcentages de miel provenant des quatre premiers pays d’origine au moins doivent être indiqués. Si cela ne représente pas plus de la moitié du miel total », précise un communiqué de presse du Parlement européen daté du 31 janvier 2024.
La Commission européenne propose un code d’identification unique « ou une technique similaire permettant de retracer le miel jusqu’aux apiculteurs ». Une plateforme européenne d’experts devrait naître pour recueillir des données afin d’améliorer les contrôles, détecter les modifications du miel et renforcer la traçabilité européenne.
Quelques regrets
« Le résultat va dans la bonne direction et répond aux attentes exprimées de longue date par les apiculteurs », se réjouit le syndicat majoritaire, la FNSEA, dans un communiqué de presse diffusé le 12 avril 2024. Quelques regrets subsistent, notamment en ce qui concerne l’affichage des pourcentages de miel des quatre premiers pays d’origine.
« L’affichage des pourcentages de tous les pays est pourtant un outil essentiel pour faciliter les contrôles, dans le but de limiter les fraudes sur l’origine. La FNSEA demande au gouvernement de s’opposer à cette dérogation en France », déplore les auteurs.
Les délais « excessifs » accordés à la Commission européenne pour mettre en œuvre les actions convenues inquiètent aussi le syndicat. « Cette lenteur institutionnelle contraste avec l’urgence de la situation de terrain des apiculteurs, qui font face à une crise de commercialisation de leur miel », conclut la FNSEA.