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Épizooties et pertes de récoltes : les syndicats attendent des réponses de la nouvelle ministre

La passation de pouvoir entre l'ancien ministre de l'agriculture Marc Fesneau et l'ancienne ministre déléguée Agnès Pannier-Runacher et la nouvelle ministre Annie Genevard a eu lieu ce 23 septembre 2024.

Les syndicats et organisations du monde agricole ont réagi à la nomination de la nouvelle ministre de l’Agriculture Annie Genevard, qui a pris ses fonctions ce 23 septembre 2024. Tous demandent des réponses urgentes sur la question des maladies sanitaires et des pertes de récoltes face aux aléas climatiques.

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Des réponses urgentes face aux épizooties qui grignotent le territoire français et aux pertes de récoltes. La députée du Doubs (LR), Annie Genevard qui a pris ses fonctions en tant que ministre de l’Agriculture ce lundi 23 septembre 2024 devra répondre aux attentes pressantes des syndicats et organisations agricoles après un été qui n’a pas arrangé la crise agricole de l’hiver dernier. Elle remplace Marc Fesneau et Agnès Pannier-Runacher, ex-ministre déléguée qui rejoint l’Écologie.

Dans un communiqué commun, la FNSEA et Jeunes agriculteurs (JA) « félicitent » la nouvelle ministre dont « l'expérience politique » et la « bonne connaissance de la ruralité seront des atouts ». Mais les syndicats majoritaires « attendent des mesures fortes », notamment des mesures financières « de première urgence » en amont du projet de loi de finances 2025.

Les deux syndicats réclament aussi des mesures « sur le volet sanitaire » avec un « véritable plan d’indemnisation des pertes directes et indirectes liées aux maladies » mais aussi sur les questions de récoltes, « l’État doit faciliter l’accès à des prêts de trésorerie ». Dans ce cadre, les syndicats présenteront leurs propositions politiques lors de leur premier rendez-vous avec la nouvelle ministre.

La Coordination rurale demande aussi à être « reçue au plus vite » pour discuter de « nombreux dossiers urgents » comme la réponse de l’État aux épizooties (maladie hémorragique épizootique - MHE, fièvre catarrhale ovine - FCO), l’avenir de la filière biologique et de la filière céréales et le projet de loi de finances 2025.

Le syndicat minoritaire note « avec intérêt » la nomination d’Annie Genevard, de part sa situation de députée dans une circonscription rurale, (le Doubs) « elle connaît la détresse liée à la FCO-MHE». « Après 9 mois de vide et 90 jours de vacance, chaque jour compte », assure la Coordination rurale.

« Chaque jour compte »

Beaucoup plus critique, la Confédération paysanne accueille une nomination qui « n’augure rien de bon pour l’avenir de l’agriculture paysanne » critiquant un gouvernement « aux antipodes de l’expression démocratique ». Là encore, les questions sanitaires et des pertes de récoltes font partie des inquiétudes tissées par le syndicat minoritaire. Si elle observe une « sensibilité agricole » de la nouvelle ministre, la Confédération paysanne s’inquiète qu’il n’y ait pas de « réponses structurelles face à la crise du revenu et aux crises sanitaires et climatiques » et demande, elle aussi, à être reçue « dans les plus brefs délais ».

De même, le Modef questionne la nouvelle ministre sur sa capacité à « rompre avec le modèle agro-industriel » prôné par le syndicat majoritaire selon lui. Des « dossiers urgents » ont été établis par le Modef avec, entre autres, un fonds d’urgence pour les éleveurs impactés par les épizooties et un autre pour les pertes dues aux aléas climatiques, la fixation de prix minimum, et la mise en place d’un coefficient multiplicateur « pour éviter les marges abusives de l’agroalimentaire et de la grande distribution ».

Les syndicats veulent être reçus rapidement

Le collectif Nourrir « prend acte » de la nomination de la nouvelle ministre mais demande le « réengagement d’un débat démocratique » et d’arrêter « d’opposer agriculture et écologie ». Le collectif qui défend des « politiques agricoles et alimentaires justes, démocratiques et écologiques », dénonce un dialogue ces dernières années « qui n’a que trop rarement mené à des échanges constructifs » et réclame « l’implication de toutes les parties prenantes » par la voix de son coprésident Mathieu Courgeau.

S'attaquer aux causes structurelles de la crise

Le mouvement agricole Terre de liens lui « s’inquiète de la nomination d’Annie Genevard », dans un communiqué au titre incisif « quand l’inexpérience devient un atout ». L'organisation qui a vocation à acherter du foncier agricole trouve que la nouvelle ministre n’a « pas franchement le bagage attendu ». Comme la Confédération paysanne, Terre de liens estime qu’il est « urgent de s’attaquer aux causes structurelles » de la crise agricole et appelle la ministre à « ne pas s’inscrire dans les pas court-termistes de son prédécesseur ».

Le collectif Export et souveraineté créé par le CNPA (Centre National pour la Promotion des Produits agricoles et alimentaires) a de son côté, demandé au nouveau gouvernement et à la nouvelle ministre à l'Agriculture qu'il "félicite" de faire "de la relance de l'export agricole et agroalimentaire" une priorité. Le collectif assure que la perte de compétitivité à l'export serait à la fois "une conséquence et un accélérateur de la crise agricole française".

La FNEDT qui représente les entreprises de travaux agricoles, attend de la ministre et Michel Barnier qu’ils « reconnaissent » leur profession comme « un levier incontournable » pour l’agriculture. Face au mur du renouvellement des générations agricoles, « le développement de la prestation de services doit constituer un axe majeur du nouveau ministère de l’Agriculture pour assurer la souveraineté alimentaire de la France et pérenniser les filières agricoles et forestières », estime Philippe Largeau, son président.

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