Le secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler, a annoncé la composition du nouveau gouvernement ce samedi 21 septembre 2024 en début de soirée. Deux semaines et demie après la désignation de Michel Barnier comme Premier ministre, Annie Genevard devient ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de la Forêt, et Agnès Pannier-Runacher ministre de la Transition écologique, de l’Énergie, du Climat et de la Prévention des risques.

Une élue de la montagne à l’Agriculture

Originaire du Doubs et née en 1956, Annie Genevard est professeure certifiée de lettres classiques. En 1995, elle se présente aux élections municipales de Morteau et devient adjointe chargée des affaires culturelles. Réélue en 2001, elle devient maire de la ville en 2002, mandat qu’elle conserve en 2008 et 2014, avant de céder sa place en 2017.

De 2004 à 2012, elle est aussi conseillère régionale de la Franche-Comté et présidente. Investie en 2012 par l’UMP, elle remporte les élections législatives dans la cinquième circonscription du Doubs. Elle quitte alors son poste au Conseil régional.

Annie Genevard conserve son mandat de député aux élections législatives de 2017, 2022 et 2024 après la dissolution décidée par le président de la République Emmanuel Macron. À l’Assemblée nationale, elle siège à la commission des affaires culturelles et de l’éducation.

Elle devient vice-présidente de l’Assemblée nationale en novembre 2017 et est réélue à ce poste en juillet 2024. Dans le cadre de ses activités parlementaires, Annie Genevard a fait partie de plusieurs groupes d’études en lien avec l’agriculture, la montagne ou la ruralité :

  • Sur l’élevage pastoral de mai 2019 à juin 2022 ;
  • Sur la montagne de février 2023 à juin 2024, de mars 2018 à juin 2022, et de janvier 2013 à juin 2017 ;
  • Sur la ruralité de février 2023 à juin 2024, les enjeux de la ruralité de mars 2018 à juin 2022, et les politiques de la ruralité de janvier 2013 à juin 2017 ;
  • Sur le développement de la méthanisation de septembre 2014 à juin 2017 ;
  • Sur la chasse, la pêche et les territoires d’avril 2018 à juin 2022, et sur la chasse et la pêche de février 2023 à juin 2024 ;
  • Sur la filière brassicole d’octobre 2013 à juin 2017.

La ministre de l'Agriculture Annie Genevard était députée du Doubs. (©  Capture vidéo Assemblée nationale)

La nouvelle ministre de l’Agriculture a aussi fait partie de l’Anem, l’Association nationale des élus de montagne. Elle est devenue membre de son comité directeur en 2012, puis secrétaire générale en 2016 et présidente de 2018 à 2020.

En 2015 avec la députée de la Savoie Bernadette Laclais, Annie Genevard remet au Premier ministre un rapport sur l’acte II de la loi montagne. Elle participe ensuite aux travaux parlementaires sur le projet de loi de modernisation, de développement et de protection des territoires de montagne. Elle sera rapporteure de ce texte déposé en septembre 2016 et promulgué en décembre 2016 au Journal officiel.

Un large périmètre pour Agnès Pannier-Runacher

Issue de l’aile gauche de la macronie, Agnès Pannier-Runacher devient ministre de la Transition écologique, de l’Énergie, du Climat et de la Prévention des risques du gouvernement de Michel Barnier. Née en 1974 à Paris et diplômée de HEC en 1995, Agnès Pannier-Runacher entre ensuite à Sciences Po. Elle intègre l’ENA en 1998 dont elle sort en 2000. Elle commence sa carrière comme inspectrice des finances.

En 2003, elle rejoint et dirige le cabinet de la directrice générale de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris. En 2006, elle devient directrice adjointe de la Caisse des dépôts et consignations (CDC). Elle travaille alors à la préfiguration du Fonds stratégique d’investissement (FSI) dont elle sera nommée directrice exécutive à sa création en 2009.

En décembre 2011, elle est recrutée par l’équipementier d’automobiles Faurecia. De 2013 à 2018, elle retourne à la Caisse des dépôts et consignations, devenant directrice générale déléguée de sa filiale, la Compagnie des Alpes (exploitation des domaines skiables).

Après un passage à l'Agriculture, Agnès Pannier-Runacher arrive au ministère de la Transition écologique, de l’Énergie, du Climat et de la Prévention des risques. (©  Cédric Faimali/GFA)

Macroniste de la première heure, Agnès Pannier-Runacher rejoint le parti En marche en 2016. Elle entre au gouvernement d’Édouard Philippe en octobre 2018 comme secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances. Elle est en charge de la reconquête industrielle, de l’artisanat et du commerce.

En 2020, le Premier ministre Jean Castex la nomme ministre déléguée en charge de l’Industrie. En mai 2022, elle devient ministre de la Transition énergétique dans le gouvernement d’Élisabeth Borne.

Le 8 janvier 2024, Gabriel Attal la nomme ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture Marc Fesneau. À ce poste, elle porte notamment le dossier de l’agrivoltaïsme avec le décret d’application relatif au développement de la production d’électricité solaire sur les espaces agricoles, naturels ou forestiers et l’arrêté encadrant le contrôle périodique des installations agrivoltaïques ainsi que les sanctions en cas de manquement.

Lorsque le président de la République dissout l’Assemblée nationale, Agnès Pannier-Runacher est candidate aux élections législatives dans deuxième circonscription du Pas-de-Calais. Elle est élue le 7 juillet 2024. En tant que députée, elle occupe le poste de secrétaire de la commission des affaires économiques et est membre de la délégation des droits aux enfants.

Olga Givernet, ministre déléguée en charge de l’Énergie

Le président de la République a également nommé une ministre déléguée en charge de l’Énergie : Olga Givernet. Née en 1981, cette ingénieure en aéronautique de formation, selon son profil sur X, est députée de la troisième circonscription de l’Ain depuis le 7 juillet 2024.

Olga Givernet occupera le poste de ministre déléguée en charge de l’Énergie. (©  Capture vidéo Assemblée nationale)

Avant sa nomination au gouvernement, elle siégeait à la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire. Elle était aussi membre de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques.

Investie en mai 2017 par le parti présidentiel d’Emmanuel Macron, La République en marche !, pour les élections législatives, elle est élue députée pour la première fois le 18 juin. Elle garde son siège en juin 2022, et en juillet 2024 après la dissolution de l’Assemblée nationale.

Françoise Gatel, une sénatrice à la Ruralité

Le gouvernement de Michel Barnier comprend aussi un poste de ministre déléguée chargée de la Ruralité, du Commerce et de l’Artisanat. C’est la sénatrice Françoise Gatel de l’Ille-et-Vilaine qui l’occupera.

Sénatrice de l'Ille-et-Vilaine, Françoise Gatel est nommée ministre déléguée en charge de la Ruralité, du Commerce et de l'Artisanat. (©  Capture vidéo Public Sénat)

Membre du groupe Union centriste, elle siégeait au Palais du Luxembourg comme membre de la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du règlement et d’administration générale, et présidait la délégation sénatoriale aux collectivités territoriales et à la décentralisation.

(1) Union pour la majorité présidentielle.