Victimes de phytos : des demandes d’indemnisation plus nombreuses en 2023
Le fonds d’indemnisation des victimes de pesticides a recueilli 681 demandes d’indemnisation par des personnes malades en lien avec les pesticides en 2023. Un chiffre en augmentation puisque le FIVP en avait recueilli 650 en 2022.
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Les victimes de produits phytosanitaires sont toujours plus nombreuses à se manifester. Le Fonds d’indemnisation des victimes de pesticides (FIVP) a publié le mardi 13 août 2024, son rapport d’activité. En 2023, le jeune FIVP – créé en 2020 — a reçu 681 nouvelles demandes de reconnaissance de maladies professionnelles en lien avec les produits phytosanitaires.
C’est 31 dossiers déposés de plus qu’en 2022. Une avancée que le FIVP explique par la reconnaissance comme maladie professionnelle du cancer de la prostate fin 2021, engendrant de nombreuses demandes de professionnels en particulier dans les Antilles.
Au total, plus de « 8 décisions sur 10 sont en faveur de la reconnaissance du caractère professionnel de la maladie suite à une exposition aux pesticides », se félicite le fonds. Trois secteurs sont particulièrement concernés : les cultures céréalières légumineuses/industrielles, la polyculture/élevage et la viticulture. La polyculture-élevage représente plus de deux demandes sur dix (174 demandes sur 671 demandes d‘adultes), tous secteurs confondus.
Enfants contaminés in utero
Sur les 681 dossiers reçus par le FIVP, dix concernent des enfants exposés durant la période prénatale, soit la moitié du total des demandes réalisées pour des enfants depuis la création du fonds il y a quatre ans. Trois avis favorables ont été donnés, les cas correspondant aux maladies reconnues pour les enfants exposés in utero aux pesticides.
Sur la période 2021-2023, « un quart seulement de l’ensemble des demandeurs-enfants a moins de 18 ans », note le FIVP. Ce sont des personnes de 40 à 55 ans qui sont les plus nombreux à présenter un dossier sur leur exposition aux pesticides pendant la période prénatale, du fait de l’exposition professionnelle d’un ou des deux parents.
Aujourd’hui, le FIVP reconnaît cinq pathologies pour les enfants exposés de manière prénatale aux pesticides : les cancers du sang, les tumeurs du système nerveux central, les troubles de neurodéveloppement et deux types de malformations : la fente labio-palatine et l’hypospadias (malformation de la verge).
Concernant les demandes issues directement des professionnels, elles restent principalement du fait d’hommes — près de neuf demandes sur dix — mais « le nombre de demandes de femmes croît progressivement chaque année (6 % en 2021, près de 8 % en 2022) pour atteindre presque 11 % en 2023. »
Disparités selon les régions
Centralisant toutes les démarches au niveau national, le FIVP constate « une forte disparité du nombre de demandes déposées selon les régions [et] une concentration du nombre de demandes en grand Ouest, grand Est, et Picardie ». Il explique cette différence par « une augmentation du nombre de demandes dans certaines régions du fait des actions d’informations localement relayées (notamment Maine-et-Loire et Antilles) ».
« La connaissance de l’existence et de l’action du Fonds est toutefois encore insuffisante », note Laurent Habert, le président du conseil de gestion du FIVP. La reconnaissance en maladie professionnelle liée aux pesticides donne souvent droit à une indemnisation, une retraite anticipée à 60 ans et la possibilité de remboursement des frais d’obsèques (dans le cadre du décès de la victime).
Pour toute interrogation, le FIVP a mis en place un numéro vert gratuit : 0 800 08 43 26 (du lundi au vendredi de 8 h 30 à 17 h 00).
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