Céréales et engrais russes, l’accord entre Moscou et l’ONU prend fin
L’Organisation des Nations Unies (ONU) a annoncé que son accord avec la Russie visant à faciliter les exportations de denrées alimentaires et d’engrais russes vers les marchés internationaux, prendra fin le 22 juillet 2025.
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En juillet 2022, quelques mois après l’attaque de la Russie contre l’Ukraine, l’ONU avait négocié un accord avec Moscou pour une durée de trois ans. Son objectif : permettre l’exportation de denrées alimentaires et d’engrais russes sans sanction financière pour les transporteurs, notamment.
Un cadre compatible avec les sanctions en vigueur à l’époque
Moscou et l’ONU avaient établi un cadre en matière notamment d’assurance et de transactions financières qui soit compatible avec les trois systèmes de sanctions en vigueur (États-Unis, Royaume-Uni et Union européenne) à l’époque. Mais Moscou s’était plaint à plusieurs reprises que l’accord soit resté plus ou moins lettre morte.
« La réunion finale sur le Mémorandum d’accord entre les Nations unies et la Fédération de Russie a eu lieu aujourd’hui [vendredi 11 juillet 2025] à Genève », a indiqué dans un communiqué l’ONU. L’accord « ne sera pas renouvelé » en raison de désaccords, a indiqué à l’AFP une source proche des discussions.
La Russie a estimé samedi, le 12 juillet, que l’accord avec les Nations unies avait échoué en raison des sanctions occidentales. Son ministère des Affaires étrangères a affirmé que le prolongement de cet accord n’avait pas été « prévu » au moment de sa signature. Pour rappel, le 1er juillet 2025, est entrée en vigueur une nouvelle surtaxe sur les engrais russes et bélarusses proposée par la Commission européenne.
La Russie accuse les Occidentaux
Les sanctions économiques qui frappent la Russie, depuis son invasion de l’Ukraine le 24 février 2022, épargnent théoriquement engrais et céréales. Toutefois, la crainte de franchir accidentellement une ligne rouge et de se retrouver du mauvais côté de la loi avait paralysé les transporteurs et fait exploser les primes d’assurance.
« Compte tenu de la ligne destructrice adoptée par les capitales occidentales, en particulier celles de l’Union européenne, qui consiste à multiplier les sanctions unilatérales illégales contre la Russie, aucune des tâches (de l’accord) n’a été menée à bien », a en outre accusé le ministère.
Une contrepartie au « corridor céréalier » en mer Noire
Un autre accord, avait été négocié à la même période entre la Russie et l’Ukraine, sous l’égide des Nations Unies et de la Turquie : celui dit du « corridor céréalier en mer Noire » signé le 22 juillet 2022. Il permettait à l’Ukraine d’exporter des céréales et des oléagineux depuis ses ports situés en la Mer Noire.
En novembre 2022, à quelques jours de son expiration, la Russie avait accepté de prolonger cet accord pour 120 jours, jusqu’au 18 mars 2023. Les parties étaient revenues à la table des négociations en février 2023. L’accord était à l’époque en situation « difficile », selon Martin Griffiths, chef des affaires humanitaires de l’ONU.
À l’issue de négociations sous les auspices d’Ankara et de l’ONU, l’accord a été étendu in extremis le samedi 18 mars 2023, mais Kiev et Moscou divergeaient sur la durée de la prolongation. Moscou avait ensuite refusé de prolonger ce corridor en juillet 2023, en dénonçant les entraves au commerce des produits agricoles russes.
En août 2023, la FAO, organisation pour l'alimentation et l'agriculture de l'ONU, avait estimé que le corridor sécurisé en mer Noire avait permis de transporter 32,9 millions de tonnes de produits agricoles depuis les ports ukrainiens. En mars 2025, Moscou et Washington avaient annoncé discuter de la reprise du corridor. La Russie affirmait que sa reprise serait le principal sujet des discussions avec les États-Unis, le lundi 24 mars 2025 en Arabie Saoudite.
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