« Nous travaillons dur pour une bonne mise en œuvre et l’extension des accords sur les céréales de mer Noire. » C’est par ces mots que Mevlüt Çavuşoğlu, ministre des Affaires étrangères de la Turquie, a réaffirmé la volonté de son gouvernement de renouveler les accords d’Istanbul sur les exportations de matières premières agricoles ukrainiennes. S’exprimant à la tribune de la conférence des Nations unies des pays les moins développés, il a relancé son appel pour une prolongation. « Nous ne pouvons pas laisser tomber les pays les moins développés », a-t-il déclaré. Ces accords, signés en juillet 2022, ont déjà été prolongés une première fois en novembre dernier, mais arriveront à échéance le 18 mars prochain.

Les réticences russes

Mevlüt Çavuşoğlu a par ailleurs confirmé que des discussions sont menées avec le secrétaire général des Nations unies, António Guterres. Il s’est en outre félicité des retombées des premiers accords qui ont fait « baisser le prix des denrées alimentaires dans le monde » et, en particulier, dans les pays les plus fragiles. La Russie s’est officiellement détachée de cet argument dans un communiqué de son ministère des Affaires étrangères, diffusé le 2 mars dernier : « Il est grand temps qu’ils arrêtent de jouer la carte alimentaire. La part du lion des céréales ukrainiennes est vendue à prix bas pour le fourrage dans l’Union européenne plutôt que dans les pays les plus pauvres », a-t-il contesté.

Plus de 23 millions de tonnes exportées

Signés sous l’égide des Nations unies, les accords d’Istanbul permettent aux marchandises de sortir des ports ukrainiens d’Odessa, de Tchornomorsk et de Youjne. Après un passage par une zone protégée au large de l’Ukraine, les navires traversent la mer Noire jusqu’au détroit du Bosphore où la Turquie procède à leur contrôle. D’après les données fournies par les Nations unies, à ce jour, plus de 23,3 millions de tonnes de marchandises agricoles ont été exportées grâce à cette initiative. Les principaux produits étant le maïs (11,4 millions de tonnes) et le blé (6,352 millions de tonnes). Si ces accords ont permis de rétablir l’exportation vers tous les importateurs de céréales ukrainiennes, la Chine est restée la principale destination des navires contrôlés (4,9 millions de tonnes) devant l’Espagne (3,9 millions).