« Les agriculteurs sont prêts à manifester encore plus fort »

« On ne sait pas où on va », « Stop le blabla ». À coups de nouveaux slogans, une cinquantaine d’agriculteurs de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs (JA) des Pyrénées-Orientales se sont rassemblés hier soir, le mardi 1er octobre 2024, pour réclamer des réponses concrètes du nouveau gouvernement.

« Qu’il s’agisse des crises sanitaires ou de la sécheresse, toutes les filières sont impactées, s’alarme Bruno Vila, président de la FDSEA 66. Tout le monde est dans les starting-blocks, car on a besoin de solutions d’accompagnement et de trésorerie dès maintenant. »

Agriculteurs désespérés

Pendant trois heures, éleveurs, céréaliers et viticulteurs se sont répartis dans cent communes du département pour une action symbolique, sans dégradation. Plus de 120 panneaux d’entrée et de sortie de villages ont été retirés, puis stockés chez les chefs de cantons jusqu’à nouvel ordre.

📛👀ON NE SAIT PAS OU ON VA 👀‼️
L'ACTION VA SE POURSUIVRE ET LES PANNEAUX SERONT RESTITUÉS LE JOUR OÙ NOUS AURONS DES RÉPONSES ET DES ACTES CONCRETS.
NOS REVENDICATIONS SONT TOUJOURS LES MÊMES DEPUIS 3 ANS...#STOPLEBLABLA #ONNESAITPASOUONVA pic.twitter.com/2rykDvwzZC

— FDSEA Pyérénées Orientales (@FDSEA66) October 2, 2024

« On les restituera lorsqu’on obtiendra des réponses à nos demandes, explique Jean Henric, président des JA 66. Cela fait trois ans qu’on subit la sécheresse et désormais, il y a aussi la grippe aviaire, la fièvre catarrhale ovine (FCO) et la maladie hémorragique épizootique (MHE). Tous les jours, on a des appels d’adhérents désespérés qui n’arrivent même plus à nourrir leur famille. »

Crise agricole

« Est-on abandonné ? », interrogent les syndicats. Ils réclament un accompagnement des agriculteurs en difficulté, avec des allègements de charges, des aides de trésorerie et des aides directes. Pour le plus long terme, ils demandent des solutions sur la question de l’eau. La semaine dernière, ils ont écrit à la nouvelle ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, pour l’inviter à se rendre dans les Pyrénées-Orientales pour son premier déplacement.

« On a conscience que le gouvernement doit se mettre en place, mais si elle ne nous répond pas, on est prêt à manifester de manière encore plus forte qu’au début de l’année, assure Jean Henric des JA 66. En attendant, nous allons continuer à retirer tous les panneaux ces prochains soirs. »

Selon lui, la Drôme et des départements du Sud-Ouest seraient intéressés pour rejoindre le mouvement. « On doit obtenir des actes rapides et forts dans le courant d'octobre, prévient Bruno Vila. Sinon quoi, il ne faudra pas grand-chose pour que ça reparte ! »