Devant une Assemblée nationale parfois indisciplinée, souvent bruyante, le Premier ministre Michel Barnier a abordé ses grands chantiers agricoles dans son discours de politique générale le 1er octobre 2024 au Palais-Bourbon. Alors qu’il estime l’agriculture comme « l’un de nos atouts majeurs », le nouveau Premier ministre a élevé la production agricole comme « vitale pour notre souveraineté alimentaire et pour la compétitivité de notre pays ».

Michel Barnier a ensuite listé ses chantiers principaux, à commencer par le soutien aux éleveurs touchés par « la crise grave de la fièvre catarrhale » sans donner de détails pour l’heure, alors que sa visite au Sommet de l’élevage de Cournon est attendue ce vendredi 4 octobre.

Le chantier de la simplification toujours en cours

Sur les problématiques plus structurelles, le Premier ministre a fait plusieurs annonces. Pour l’eau, il a ainsi annoncé une prochaine « grande conférence sur l’eau », pour tenter de trouver des issues aux « conflits des usages » ou encore sur « la pollution des nappes phréatiques ». Toujours sur le volet environnemental, il a assuré qu’il poursuivrait le travail sur Ecophyto, dans le dialogue avec les agriculteurs. « Avec eux et pas contre eux », a-t-il assuré.

Le Premier ministre a dû faire face à une Assemblée nationale parfois agitée lors de son discours de politique générale. (©  Capture vidéo Assemblée nationale)

Parlant des agriculteurs comme « depuis longtemps engagé [dans] la transformation de leurs filières », l’ancien ministre de l’Agriculture a promis de continuer le chantier de la simplification. « Nous devons mieux détecter les cas de surtranspositions européennes qui pénalisent la compétitivité de nos entreprises et de nos exploitations agricoles », s’est-il engagé. Dans une phrase à l’adresse de tous les secteurs d’activité, sa promesse de « limiter au strict minimum les nouvelles normes » pourrait résonner favorablement aux oreilles de certains agriculteurs.

Reprise de la LOA « sans délai »

La thématique de la distribution de valeur dans la filière a aussi été mentionnée, alors que Michel Barnier entend « renforcer la transparence sur les marges pratiquées dans la grande distribution ». Il souhaite par ailleurs voir plus de « contrats tripartites entre agriculteurs, transformateurs et distributeurs ».

Comme l’avait annoncé la nouvelle ministre de l’Agriculture Annie Genevard, le Premier ministre a promis de reprendre « sans délai » le projet de loi d’orientation pour la souveraineté agricole et le renouvellement des générations en agriculture. Au rayon des controverses, Michel Barnier s’est dit en outre prêt à « faire évoluer de manière pragmatique et différenciée la législation sur le Zan (NDLR : zéro artificialisation nette) pour répondre aux besoins essentiels de l’industrie et du logement ».