Les syndicats minoritaires insistent pour des mesures d’urgence face à la mauvaise moisson
La Confédération paysanne et le Modef dénoncent un système assurantiel qui n’apporte pas de réponse satisfaisante face aux aléas climatiques. La Coordination rurale demande des mesures exceptionnelles, notamment pour les éleveurs.
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Dans la perspective d’une très mauvaise moisson pour 2024 et face à la recrudescence des aléas climatiques, la Confédération paysanne, le Modef et la Coordination rurale insistent pour que le gouvernement mette en place des mesures exceptionnelles. Certains avaient déjà formulé leurs revendications la semaine dernière.
Dans un communiqué du 29 juillet 2024, la Confédération paysanne demande une modification du « nouveau » système assurantiel qui va dans le sens « d’une spécialisation à outrance » et n’apporte pas de réponse « satisfaisante » face aux aléas climatiques. Le syndicat dénonce la complexité administrative de l’indemnité de solidarité nationale (ISN) et l'allongement des délais de traitement des demandes. Ils passeraient de six mois en moyenne pour les calamités agricoles à plus de quinze mois pour le nouveau système, selon la Confédération paysanne. Elle souligne également la « déficience » du système pour le maraîchage diversifié et l’apiculture et une assurance pour les prairies « qui ne correspond pas aux réalités des éleveurs ».
Créer un fonds mutuel
Le syndicat propose la mise en place d’un fonds professionnel mutuel et solidaire « qui ferait appel à tous les acteurs des filières alimentaires ». C’est une proposition que le syndicat avait déjà formulée, en 2021, en amont des débats parlementaires sur la réforme du système d’assurance en agriculture.
Un avis partagé par le Modef, qui avait demandé dans un communiqué du 26 juillet 2024, « l’abrogation de la réforme sur l’assurance multirisque climatique », qu’il juge inadapté, et la création d’un « régime mutuel d’assurance public obligatoire » pour les aléas climatiques.
L’assurance récolte s’essouffle en 2024 (23/02/24)
Soutenir les éleveurs
De son côté, dans la perspective de rendements « catastrophiques pour la moisson de 2024 », la Coordination rurale demande à nouveau, dans un communiqué du même jour, des mesures exceptionnelles : la convocation de réunion de crise dans chaque département pour accompagner les producteurs, « le plus localement possible », et spécifiquement « une année blanche pour tous les éleveurs ». Le syndicat avait déjà formulé ses inquiétudes le 25 juillet avec d’autres syndicats.
La Coordination rurale craint une « double peine » pour les éleveurs, « surtout pour le secteur de la polyculture-élevage » qui pâtira du peu de récoltes en céréales et herbe et d’une augmentation de la facture d’aliment et de paille. « Les éleveurs et les céréaliers doivent s’entraider pour s’assurer de l’approvisionnement en paille et en fourrage des élevages français », insiste Sophie Lenaerts, éleveuse et vice-présidente de la Coordination rurale.
Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture, en déplacement dans le Perche ce 29 juillet, a promis de proposer « un cadre d’intervention » d’ici à dix jours.
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