Dans un communiqué du 24 juillet 2024, la Coordination rurale demande à rencontrer le ministre de l’Agriculture « dans les plus brefs délais », afin de « réfléchir à un plan de sauvetage des exploitations céréalières ». « Les perspectives de rendement [de la moisson de 2024] sont extrêmement inquiétantes », justifie-t-elle.
« La qualité des grains est inférieure aux normes, ce qui provoque des réfactions et pour ne rien arranger, les producteurs doivent faire face à la concurrence des prix de la mer Noire », abonde le syndicat. Il plaide également pour une année blanche de cotisations de MSA et bancaires : « Cette solution s’impose d’urgence, les céréaliers ne pourront pas payer. » De leur côté, la FNSEA et Jeunes Agriculteurs demandent le 25 juillet que soient élaborées « des mesures exceptionnelles de trésorerie ».
Quant au Modef, il « exige » le 26 juillet l’activation, par le ministère, de la procédure des calamités agricoles, avec une évaluation urgente des dégâts sur toutes les cultures. « Nous revendiquons au Gouvernement de prévoir une première enveloppe de 500 millions d’euros pour dédommager les paysan.nes sinistrés », écrit-il.
Demande de réactivité des assurances
La FNSEA et JA appellent également les assureurs à se montrer « particulièrement réactifs aux sollicitations des assurés, mais aussi des agriculteurs qui les ont choisis comme interlocuteurs agréés chargés d’instruire et de verser l’indemnité de solidarité nationale (ISN) pour le compte de l’État ».
Ils interpellent, eux aussi, l’État et ses services déconcentrés « pour que l’ensemble des leviers existants soient actionnés au plus vite. […] Procédures de reconnaissance en calamités agricoles, en catastrophes naturelles, des zones bénéficiant de l’ISN et automatisation des dégrèvements de taxe sur le foncier non-bâti sont les premières décisions qui devront être prises. »
« Abroger la MRC »
Le Modef s’adresse également au prochain Gouvernement, lui demandant « l’abrogation de la réforme sur l’assurance multirisque climatique (MRC) et la création d’un régime mutuel d’assurance public obligatoire aléas climatiques, sanitaires et environnementaux. »
« Concurrence déloyale »
La Coordination rurale continue par ailleurs de demander « l’application des clauses miroirs et la fin de la concurrence déloyale importée de l’Ukraine et des autres pays qui ne respectent pas nos normes. Depuis 2022, les tonnes de blé ukrainien qui abondent sur le marché français tuent notre filière céréalière », dénonce-t-il, faisant référence à la suspension des droits de douane pour les produits ukrainiens.