Un rendement de 91 t/ha attendu pour la betterave sucrière en 2025-2026
Au début de décembre 2025, la CGB estime le rendement moyen national de la betterave à 91 t/ha, bien supérieur à l’année dernière et à la moyenne olympique, mais masquant de gros dégâts de la jaunisse chez certains agriculteurs. Et malgré de bons résultats, le contexte économique reste mauvais.
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Sur la campagne de 2025-2026, le rendement national de la betterave sucrière atteindrait 91 t/ha à 16°, selon une estimation de la CGB (Confédération générale des planteurs de betteraves) présentée le 3 décembre 2025 lors de la conférence de presse annuelle du syndicat. La collecte s’afficherait à 36 millions de tonnes, permettant la production de 4,3 millions de tonnes de sucre et 8,7 millions d’hectolitres d’alcool et de bioéthanol.
À 91 t/ha, le rendement serait bien au-delà des 80 t/ha de l’an passé, supérieur également à la moyenne olympique (1) de 83 t/ha, mais « bien en deçà du potentiel », nuance Nicolas Rialland, directeur général du syndicat. En cause, la jaunisse qui a sévi plus ou moins fortement selon les régions. La Seine-et-Marne et la Champagne ont notamment été très touchées avec « des situations individuelles dramatiques », s’inquiètent Nicolas Rialland et Franck Sander, président de l’organisation. Cette dernière indique avoir, dès septembre, alerté la ministre de l’Agriculture.
30 à 35 €/t en 2025-2026
Si le rendement moyen retrouve des couleurs, le contexte économique reste alarmant, a rappelé le syndicat. Les charges ont augmenté de 32 % en cinq ans, et les prix de la betterave, attendus entre 30 et 35 €/t en 2025-2026, sont en chute libre après les 39,5 €/t de 2024-2025, et les 50 €/t de 2023-2024, a rappelé Nicolas Rialland.
En réaction, Saint Louis Sucre a récemment annoncé une baisse de 25 % des surfaces contractualisées pour 2026-2027, suivant la stratégie de sa maison mère Südzucker. Ce qui représenterait une baisse de près de 8 000 hectares en France, Saint Louis Sucre couvrant environ « 8 % de la sole française », a calculé le directeur général. À 396 000 hectares en 2025-2026, la surface tricolore a d’ailleurs déjà baissé par rapport aux 410 000 hectares de 2024-2025.
Repli nécessaire des surfaces européennes
Les deux autres groupes français, coopératifs (Tereos et Cristal Union), qui se partagent le reste des surfaces, n’ont pour le moment pas annoncé de telles coupes. Si l’ensemble des pays européens producteurs s’accorde sur la nécessité de réduire les surfaces pour rééquilibrer le marché, la CGB estime que la France a déjà fait sa part, en revenant à des niveaux observés sous les quotas. Ce qui n’est pas le cas de certains pays encore bien au-delà (Pologne en tête, suivie par les Pays-Bas et l’Allemagne), comme l’a rappelé Nicolas Rialland.
Malgré le contexte morose, la CGB n’anticipe pas à ce jour une chute de la sole française en 2026-2027. « Des planteurs vont très probablement baisser leurs surfaces du fait de la conjoncture, mais [cela pourrait être compensé] par des hausses chez d’autres agriculteurs », estime Franck Sander.
Mesures immédiates
À court terme, la CGB demande la mise en place de mesures pour soulager les trésoreries. Elle s’active aussi, avec les autres associations spécialisées de la FNSEA pour, a minima, reporter la mise en place du dispositif MACF pour l’agriculture, et protéger le volet agricole de l’accord entre l’Union européenne et le Mercosur.
À plus long terme, la CGB liste ses doléances habituelles, avec :
- L’avancée de la règlementation sur les nouvelles techniques génomiques (NBT en anglais) ;
- La fin de la surtransposition des normes en France ;
- Une protection vis-à-vis des importations ne respectant pas nos exigences de production ;
- Une meilleure gestion du marché européen ;
- Une révision du prix d’intervention.
« Il y a également des discussions autour de l’échéance de 2035 et de la définition des carburants neutres en carbone. Aujourd’hui, il n’est pas prévu que les biocarburants de première génération [issus de cultures qui concurrencent la production alimentaire, NDLR] y soient, ce qui est pour nous totalement anormal », a ajouté Franck Sander.
(1) Moyenne des cinq dernières années à laquelle on enlève la moins bonne et la meilleure année.
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