Dans une lettre adressée le 21 novembre 2025 à ses coopérateurs, Tereos annonce un prix d’acompte de 14 €/t à 16° pour les betteraves engagées et livrées pour la campagne de 2025-2026, conformément à ses engagements. Il sera versé le 28 novembre prochain et complété au 31 mars 2026 par un second acompte. Ce dernier « intégrera les primes et les indemnités de campagne, et potentiellement un ajustement de prix en septembre 2026 après constatation du bilan définitif de la période de commercialisation de la campagne de 2025-2026 », indique la coopérative sucrière.

« Politique commerciale agile »

Au total, « grâce à une politique commerciale agile pour reconquérir des parts de marché en France et en Europe », les betteraves récoltées en 2025 seront payées 32,53 €/t à 16°. Ce chiffre provisoire comprend le dispositif de respect d’engagement (0,50 €/t), les primes et indemnités de campagne (0,82 €/t), la prime richesse (0,65 €/t) et le complément de prix « diversification et intérêts aux parts » (2,43 €/t). Hors primes, le prix provisoire est de 28,13 €/t.

Chute du prix mondial

C’est largement inférieur à la rémunération betteravière de 2024-2025 (40,75 €/t dont 3,13 €/t lié à la revalorisation du capital social) et celle de 2023-2024 (48,16 €/t). Un recul qui s’explique par une « situation commerciale difficile », reconnaît Tereos qui explique : « La baisse constatée des surfaces en Europe d’environ 11 % a été largement compensée par l’amélioration significative des rendements estimée à +8 % de production par rapport à la campagne de 2024-2025. En sus, les importations de sucre sans droit de douane ont atteint un niveau très élevé avec la chute du prix mondial (cotation à New York, contrat de sucre n° 11, NDLR). »

Pas de volumes excédentaires en 2026

Pour la prochaine campagne, Tereos a pour objectif de maintenir les surfaces contractualisées. Une décision qui tranche par exemple avec celle de Südzucker (Saint Louis Sucre en France) qui impose une baisse de 25 % de la sole contractualisée pour l’an prochain.

« La coopérative a toujours été prudente sur ses emblavements, pointe Gérard Clay, président du conseil d’administration de Tereos. En 2025-2026, la sole a atteint 179 200 ha, soit quasiment le même chiffre qu’en 2016-2017, la dernière campagne betteravière sous quota, avec 179 500 ha. » En revanche, la coopérative demande aux planteurs produisant des excédents de manière structurelle d’ajuster leurs emblavements à la baisse et de se limiter aux surfaces correspondant à leur engagement. En effet, « ces excédents sont valorisés essentiellement sur le grand export. Or les prix sur ce marché continuent de baisser », explique Gérard Clay.

Pour 2025-2026, la coopérative devrait réceptionner environ 2 millions de tonnes de betteraves excédentaires, grâce à de très bons rendements betteraviers, avec déjà quelques records sur les zones de collecte des usines de Lillers, Attin et Boiry-Sainte-Rictrude dans le Pas-de-Calais. Cela « représente une production en hausse de 13 % par rapport aux volumes de betteraves engagées », souligne Tereos dans son courrier. Le conseil d’administration de la coopérative indique que le prix des betteraves excédentaires, hors compensation, « s’élèverait dans une fourchette comprise entre 17,50 à 18,50 €/t à 16° pour la campagne en cours ».