Le président de l’interprofession laitière démissionne
Pascal Le Brun, le président de l’interprofession laitière, a présenté sa démission ce mercredi 15 octobre 2025 à l’issue d’un conseil d’administration extraordinaire « face à la difficulté de trouver un consensus politique au sein des différents collèges », notamment au sujet des cotisations volontaires obligatoires.
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À l’issue du conseil d’administration extraordinaire du Cniel tenu ce mercredi 15 octobre 2025, « Pascal Le Brun a présenté sa démission de la présidence de l’interprofession laitière », informe le Cniel via un communiqué de presse. Le principal sujet de blocage au Cniel, l’élaboration d’un plan triennal de 2026-2028 qui prenne en compte le potentiel rééquilibrage des cotisations volontaires obligatoires (CVO) pour financer l’interprofession.
« Après 18 mois d’engagement en qualité de président du Cniel et face à la difficulté de trouver un consensus politique au sein des différents collèges composant l’interprofession, j’ai pris la décision de démissionner de mon mandat », exprime Pascal Le Brun.
À force de compromis, les quatre collèges du Cniel avaient semblé se mettre d’accord sur un financement aux deux tiers par les producteurs et à un tiers par les transformateurs (contre les trois quarts, un quart actuels), avant que la Fédération nationale de l’industrie laitière (Fnil) ne défende en contrepartie une baisse du budget du Cniel pour maintenir le montant versé par les industriels privés, une demande « inconcevable » pour le collège des producteurs.
« Les petites et moyennes entreprises laitières privées doivent se faire entendre »
Tiraillé entre trois collèges (producteurs, coopératives, distribution et restauration) « qui veulent avancer » et un collège des industriels privés qui souhaite le statu quo, « Pascal Le Brun a été obligé de jeter l’éponge à deux mois et demi de l’échéance du 31 décembre pour trouver un accord », estime le président de la FNPL, Yohann Barbe.
Les industriels privés nationaux « ont un engouement pour l’international [NDLR : les marchés internationaux] et se séparent tout doucement de la filière française », s’inquiète la FNPL. Elle appelle les petites et moyennes entreprises de transformation laitière privées, également membre de la Fnil, à se faire entendre de manière distincte des grands groupes privés. Sollicitée par La France Agricole, la Fnil n’a pas souhaité s’exprimer au sujet de la démission du président du Cniel.
Le mandat du président, qui devait courir jusqu’en juillet 2027, avait été confié à Pascal Le Brun en juillet 2024 dans un contexte tendu. Il revient aujourd’hui à l’un des vice-présidents Marc Delage, également président du collège du commerce et de la restauration. C’est le vice-président le plus âgé qui reprend ce rôle, selon les statuts de l’interprofession. Le Cniel assure rester « pleinement mobilisé pour poursuivre les travaux en cours ».
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