Le partage de la valorisation de la matière grasse laitière n’est pas satisfaisant. C’est la position défendue par la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) au Sommet de l’élevage le 7 octobre 2025. « On estime qu’à cause de ce déséquilibre, il y a 50 €/1 000 litres de perdus en 2025 pour les producteurs français, par rapport à nos voisins allemands », avance le président de la section laitière de la FNSEA, Yohann Barbe. Autant de manque à gagner pour « investir dans une génétique ou dans des rations plus créatrices de matière grasse laitière », une denrée en manque structurel.
Avec l’ouverture des négociations commerciales, la FNPL fait passer un message clair, la baisse conjoncturelle des prix des commodités laitières (beurre industriel et poudre maigre) « ne doit pas peser sur le marché intérieur des produits laitiers ».
La FNPL s’apprête à défendre une répercussion sur le marché intérieur de la hausse des coûts de production de 4,3 %, la hausse enregistrée actuellement dans la comptabilité des exploitations. Certaines charges continuent d’augmenter (charges locatives, sociales, coût des entreprises de travaux agricoles).
Un Sommet de l’élevage sans vaches, ni gouvernement (07/10/2025)
Indicateur beurre-poudre toujours en négociation
La recherche d’une meilleure répartition de la valeur sur les commodités est notamment bloquée par l’impasse autour de l’indicateur beurre-poudre au Cniel. Les négociations « sont toujours en cours pour trouver la juste valeur de cet indicateur », indique la FNPL. Le syndicat défend la prise en compte de la valeur française du beurre et de la poudre de lait 0 %, là où c’est aujourd’hui les cotations européennes, plus basses, qui priment.
Encore une fois, le modèle allemand semble plus compétitif sur ce sujet : « Cela coûte 50 €/1 000 litres moins cher en Allemagne qu’en France de transformer le lait en beurre-poudre » rapporte Yohann Barbe. Comment alors expliquer que « les exploitations vendent leur lait moins cher et qu’une fois passé par la transformation, le produit laitier est plus cher ? ».
Recherche d’accord sur la CVO
Outre le débat sur la valorisation beurre-poudre, la FNPL rappelle un autre engagement fort de la nouvelle présidence du Cniel, le rééquilibrage des cotisations volontaires obligatoires (CVO) entre les quatre collèges (producteurs, transformateurs privés, coopératives et distributeurs). Les négociations battent leur plein.
D’un budget supporté aux trois quarts par les producteurs et à un quart par les transformateurs (et dans une moindre mesure les distributeurs), la FNPL a plaidé pour passer à 25 % par collège. Le collège des industriels privés défend plutôt une baisse du budget et une répartition à deux tiers pour les producteurs et un tiers pour les autres collèges. « Baisser le budget n’était pas la commande initiale du débat autour de la CVO », réprouve la FNPL. Toujours est-il qu’il y a « urgence » à sortir de l’impasse, car en l’absence d’accord, « il n’y aurait plus de prélèvement de la CVO sur les factures de lait des producteurs et sur les volumes collectés par les transformateurs à partir du 1er janvier 2026 », alerte le syndicat.