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Bien-être animal Les éleveurs attendent le ministre sur la castration des porcs

L’association « Pour le bien-être animal porcin et la non-castration des porcs » interpelle Julien Denormandie sur les suites de l’interdiction de la castration à vif des porcelets. Elle lui demande de faire rapidement part de ses décisions concernant les alternatives et, en particulier, de reconnaître l’intérêt de l’élevage de mâles entiers.

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La castration à vif des porcelets sera interdite à compter du 1er janvier 2022, et les éleveurs attendent de connaître comment ils pourront procéder. Ils ne savent qu’une chose pour le moment : qu’ils seront autorisés à appliquer eux-mêmes un traitement de prise en charge de la douleur aux porcelets.

Au menu du ministre pour le Space

Voilà donc un sujet dont Julien Denormandie, le ministre de l’Agriculture, sait qu’il entendra parler s’il se rend au Space en septembre 2021. Dans un communiqué de presse diffusé ce 23 août 2021, l’association « Pour le bien-être animal porcin et la non-castration des porcs » l’interpelle à ce sujet, et en particulier sur l’élevage des mâles entiers.

 

À lire aussi : « La castration des porcs sous anesthésie ne doit pas être généralisée » (02/06/2021)

 

Cette association milite pour que la castration des porcelets sous anesthésie ne devienne pas obligatoire. À quatre mois de l’échéance, elle s’inquiète « des orientations du ministre de l’Agriculture, qui en expliquant qu’afin de pouvoir maintenir la castration avec gestion de la douleur et surtout pour satisfaire les abattoirs, les éleveurs auront à leur disposition plusieurs méthodes d’interventions. »

Deux fois et demie plus de temps

Autre argument : la castration avec gestion de la douleur « reste une mutilation pour les animaux ». Sans parler du temps que cela demande. Dans une vidéo diffusée sur YouTube qui accompagne son communiqué, l’association estime que là où il faut une heure pour castrer à vif des porcelets aujourd’hui, 2h30 seraient nécessaire avec un protocole intégrant un sédatif, un antidouleur et une anesthésie locale.

 

Quelle solution propose l’association ? L’élevage de mâles entiers dont elle affirme qu’il représente « une économie de 10 euros par porc pour les producteurs et l’ensemble de la filière jusqu’au consommateur ». Soit, à l’échelle de la filière française, une « économie de 150 000 000 € par an, et cela avec zéro subvention de la part de l’État français ! » Et d’ajouter que « la France produit plus 6 millions de porcs sur les 23 millions qui ne sont plus castrés ».

Tensions dans la filière

L’association met même en garde le ministre contre l’instauration de la castration avec anesthésie, qui, selon ,représenterait une distorsion de concurrence. « Le prix de marché du porc français est soumis aux aléas du marché et à la concurrence européenne et mondiale. Le manque de compétitivité pour les éleveurs devant maintenir la castration va les amener dans une impasse économique, avec, pour conséquence, l’arrêt de leur production dans un avenir proche. »

 

Mais ces porcs mâles entiers, le maillon français de l’abattage-découpe n’en veut pas. Qu’ils prennent leur responsabilité vis-à-vis des éleveurs, leur répond l’association, exigeant « du Ministre que son instruction ministérielle précise bien que les abattoirs souhaitant des porcs castrés en fassent la demande dans le cadre d’un cahier des charges entre groupements et éleveurs, et que les acheteurs devront compenser financièrement les éleveurs de l’ensemble des surcoûts engendrés par cet acte de castration. »

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