Castration des porcs La FNP demande aux abatteurs de prendre en compte les surcoûts
Selon la Fédération nationale porcine (FNP), les groupements de producteurs ont déposé depuis plusieurs semaines des propositions de contrats aux abatteurs afin de répercuter la prise en charge de la douleur lors la castration des porcs, obligatoire depuis le 1er janvier 2022. Elles seraient restées lettre morte.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
« Les premiers lots de porcs castrés avec prise en compte de la douleur vont arriver sur le marché dès le mois de juin. Or les abatteurs refusent toujours d’appliquer une plus-value liée au surcoût induit », rapporte François Valy, président de la FNP, le 17 mai 2022.
Dans un communiqué publié le même jour, le syndicat assure que depuis plusieurs semaines, « les éleveurs et leurs organisations ont proposé des contrats prenant en compte un surcoût de 13,7 centimes d’euros par kilo. Ils n’ont aucune réponse des abatteurs ou des réponses indigentes ».
> À lire aussi : Crise de l’élevage, un prix du porc français « déconnecté des autres places européennes » (04/05/2022)
« L’écart se creuse » avec les mâles entiers
Au début de décembre 2021, Culture Viande, le syndicat des acteurs de l’abattage-découpe en France, proposait une plus-value de 2 centimes d’euros par kilo pour les porcs castrés avec anesthésie. Selon François Valy, cette position est restée inchangée depuis. Or selon le responsable syndical, l’écart des résultats technico-économiques se creuse entre les porcs mâles entiers et castrés.
> À lire aussi : Porc, la fin de la castration à vif sème le trouble (06/01/2022)
« La principale différence se situe au niveau de l’indice de consommation, qui est meilleur chez le mâle entier, explique François Valy. Avec le prix de l’aliment qui flambe, un mâle castré coûte de plus en plus cher à produire par rapport à un mâle entier. » Ainsi, le surcoût de 13,7 centimes calculé par le syndicat serait même déjà obsolète. « Il avait été calculé pour un prix de l’aliment à 240 € la tonne. Il se situe désormais autour de 390 €/t ».
Faire aboutir les négociations pour la fin de mai
La FNP, au nom de la FNSEA et de Jeunes Agriculteurs (JA), exige que les négociations « aboutissent avant la fin du mois de mai, une date butoir non négociable ». Elle considère que l’attitude des abatteurs ne respecte ni « l’esprit de la loi Egalim », ni la « feuille de route » signée à l’occasion du plan d’urgence pour la filière porcine présenté par le ministre de l’Agriculture en janvier 2022.
« Les coûts de production flambent à nouveau, sans qu’on sache où ça va s’arrêter, et les éleveurs continuent de perdre de l’argent pour chaque porc vendu », appuie le Syndicat. Selon François Valy, pour seulement parvenir à l’équilibre, les éleveurs auraient besoin d’un prix payé de 2,10 €/kg. Au cadran de Plérin, le prix de base du porc se maintient depuis plus d’un mois aux alentours de 1,68 €/kg.
> À lire aussi : Le groupement Evel’Up appelle à sauver le Marché du porc breton (11/05/2022)
Pour accéder à l'ensembles nos offres :