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Les agriculteurs se mobilisent à nouveau partout en France

Comme d'autres syndicats agricoles avant eux, les Jeunes Agriculteurs d'Ile-de-France Ouest ont exprimé leur colère le 8 octobre 2024 au soir.

Aux quatre coins du territoire, des centaines d’agriculteurs mènent de nouvelles actions pour réclamer au nouveau gouvernement des réponses concrètes et immédiates.

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Le mot d’ordre est donné. Depuis la rentrée scolaire de 2024, les différents syndicats agricoles ont mené chacun des actions dans les départements pour réclamer au gouvernement d’agir rapidement. Crises sanitaires à répétition, loi d’orientation agricole à l’arrêt, sécheresse et inondations extrêmes, réduction de la collecte de lait annoncée par Lactalis, les sujets d’inquiétudes ne manquent pas.

Les agriculteurs disent « stop »

Ce mercredi 9 octobre 2024 au matin, c’est le sujet de la directive nitrate qui a poussé une centaine d’agriculteurs de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs de la Meurthe-et-Moselle (JA 54) à se réunir à Nancy. « Michel Barnier n’a pas compris la gravité de la situation, un changement de cap urgent s’impose », a prévenu Alain Brangé, directeur de la FDSEA locale.

Dès 10 heures, à l’aide de leurs trente-sept engins agricoles, les manifestants ont déversé du fumier sur de la paille devant les portes de la direction départementale des territoires. Ils ont accroché leurs drapeaux aux fenêtres et retiré des panneaux « Stop » de la ville pour les exposer devant le bâtiment. « On veut bien des règles, mais elles doivent être adaptées à notre métier, ont-ils scandé. Aujourd’hui était un message d’alerte symbolique, mais il y aura d’autres manifestations ! »

La Confédération paysanne à l’Assemblée nationale

Ce 9 octobre 2024 toujours, c’est au sujet de la fièvre catarrhale ovine (FCO) que les Confédérations paysannes de la Loire et de l’Indre ont chacune tenu une conférence de presse dans leur territoire. « Nous n’accepterons jamais d’avoir des éleveurs traités différemment, qu’ils soient touchés par la FCO de sérotype 3 ou 8, réaffirme Laurence Marandola, porte-parole du syndicat national. Nous demandons à l’État un accompagnement pour tous les élevages impactés, quel que soit le sérotype. » Deux appels à manifester en commun avec le Modef ont été lancés pour demain, jeudi 10 octobre.

Sur le même thème, la Confédération paysanne avait déjà réagi le 19 septembre dernier à l’occasion de l’ouverture du salon agricole national Les Pyrénéennes à Saint-Gaudens en Haute-Garonne. Dix jours plus tard, c’est à l’annonce de la réduction de la collecte de lait par Lactalis que le syndicat s’est insurgé. Il promet une autre action « la semaine prochaine ».

Autre sujet d’inquiétude, la présentation du budget. La Confédération paysanne rassemblera une dizaine d’agriculteurs, sans tracteurs, le 17 octobre prochain devant l’Assemblée nationale. « L’objectif sera d’interpeller les députés sur la protection sociale et les retraites agricoles », précise la porte-parole.

Les Jeunes Agriculteurs mettent l’État en garde

Hier soir, le 8 octobre, c’était aux Jeunes Agriculteurs Île-de-France Ouest d’exprimer leur ras-le-bol général. À l’image de l’action menée dans les Pyrénées-Orientales, une centaine d’agriculteurs se sont répartis dans l’Essonne, les Yvelines et le Val-d’Oise pour retourner et échanger les 750 panneaux des trois départements.

« Le gouvernement nous balade depuis notre mobilisation du début d’année, explique le président des JA 91. L’idée de notre action est de balader l’État en retour, en promenant les panneaux dans la plaine. »

« C’est une mise en garde, affirme Victor Torpier, président des Jeunes Agriculteurs de l’Essonne. Si nous n’avons pas de retours concrets du gouvernement, nous passerons à la vitesse supérieure ! » Il prévient : « La semaine prochaine, ce sont nos collègues de la Seine-et-Marne qui mèneront la même action que la nôtre dans leur département. Ça commence sérieusement à résonner. »

La menace d’un durcissement du mouvement

Même son de cloche à la Coordination rurale de la Vienne (CR 86) qui appelle également à manifester. Rendez-vous est donné le 10 octobre à 16 heures devant la préfecture de Poitiers, « symbole de l’État au niveau départemental », explique François Turpeau, président de la CR 86. Comme leurs collègues à Toulouse en début de semaine, le syndicat local promet une action pacifique pour alerter l’État.

La date n’a pas été choisie au hasard. Le Premier ministre Michel Barnier se rendra justement dans la Vienne le 10 octobre. L’occasion pour le syndicat local de rencontrer son conseiller en fin de matinée. « On attend près de deux cents agriculteurs avec une centaine de tracteurs munis de leurs bennes, déclare le président de la CR 86. L’idée est de faire une première alerte et si ça n’évolue pas, assure-t-il à son tour, le mouvement se durcira.

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