Les ventes de produits issus du commerce équitable origine France augmentent
Les produits « made in France » en commerce équitable bénéficient d’une demande favorable, maintenant à flot le marché total des produits de commerce équitable, d’après l’observatoire du collectif Commerce équitable France.
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Les produits commerce équitable origine France ont le vent en poupe. Entre 2022 et 2023, leur vente a augmenté de 6 %, permettant de maintenir à flot une croissance des produits de commerce équitable de manière générale (+1,8 %) dans un contexte marqué par l’inflation et la redirection de certains achats des ménages.
En effet, les produits internationaux accusent une baisse de 0,5 % sur l’année. En 2023, le marché du commerce équitable représentait, pour les filières françaises et internationales, 2,118 milliards d’euros.
Dix ans après le vote de la loi sur l’économie sociale et solidaire, le collectif Commerce équitable France se félicite, le mardi 18 juin 2024, d’une croissance continue, quadruplé depuis 2014. Cette loi, instituant un véritable statut au commerce équitable a mis en place la possibilité d’intégrer des filières françaises aux principes du commerce équitable. Et c’est un succès. Entre 2014 et 2023, les ventes de produits issus des filières françaises ont été multipliées par 12.
12 000 producteurs engagés
En 2023, 580 entreprises françaises étaient engagées dans la démarche permettant à 12 000 producteurs et travailleurs agricoles dans 9 600 fermes de bénéficier de relations de Commerce équitable. Ces fermes, principalement dans le sud et l’ouest de la France, sont réunis dans 127 groupements agricoles.
« On est le seul pays en Europe à avoir avancé comme cela », se félicite Julie Stoll, déléguée générale de Commerce équitable.
Le nombre de produits référencés est lui aussi en hausse, avec près de 11 000 références, en hausse de 44 % sur les trois dernières années. « De nouvelles marques s’engagent en faisant basculer des gammes ou créer de nouvelles gammes pour se différencier auprès du consommateur », explique Julie Stoll.
Réglementation incitative
Un autre intérêt est mis en avant par la déléguée générale : la réglementation pousse les entreprises à adopter des comportements allant dans le sens du commerce équitable. C’est le cas notamment de la loi adoptée sur le devoir de vigilance des entreprises qui oblige ces dernières à favoriser un comportement responsable et la maîtrise de toutes les chaînes d’approvisionnement.
Un comportement déjà présent avec le commerce équitable d’après l’organisation, puisqu’il organise un « dialogue beaucoup plus actif et contrôlé avec les chaînes d’approvisionnement pour s’assurer que les conditions sociales et environnementales soient correctes ». « On est dans un contexte réglementaire favorable aux filières du commerce équitable », ajoute la responsable.
Le commerce équitable est un « levier ultrapuissant pour s’engager dans la transition écologique », poursuit la déléguée générale adjointe, Julie Maisonhaute. Car il parvient à concilier « des prix équitables » et une « justice économique pour les producteurs, pour mieux s’engager dans la transition ».
Boulangerie et viennoiserie en tête
Près de la moitié des produits alimentaires vendus en commerce équitable sont des produits frais avec une grande part attribuée aux produits de boulangerie et de viennoiserie.
Les produits laitiers, qui représentent 7,7 % des produits alimentaires vendus en commerce équitable, sont en hausse de 6 %. « C’est un secteur dynamique et sur lequel la question du prix reste importante », analyse Julie Maisonhaute, déléguée générale adjointe de Commerce équitable France.
Les lieux de distribution sont diversifiés, « ce qui permet d’apporter de la résilience », observe la responsable. Les grandes et moyennes surfaces représentent 43,2 % des ventes de produits labellisés, les magasins bio et spécialisés 24,6 %, les artisans et commerçants (comme les boulangeries) 16,1 % et la restauration hors domicile 13,5 %.
« L’offre existe, il suffit de passer à l’action du côté des restaurants maintenant », appelle de son cœur Julie Maisonhaute, en référence aux obligations d’Egalim de fournir une partie des produits sous signes de qualité (dont font partie les labels de commerce équitable).
Le commerce équitable concilie sept principes structurants : des prix rémunérateurs pour les producteurs, un partenariat commercial sur le long terme, la transparence et la traçabilité des filières, le financement de projets collectifs, une gouvernance démocratique, le respect de l’environnement et la sensibilisation des consommateurs.
Alors que huit produits de commerce équitable sur dix sont aussi estampillés « biologique », le commerce équitable est un « gage de prévisibilité » sur un marché biologique chahuté, assure Julie Maisonhaute.
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