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Les ventes de produits laitiers sous AOP ont baissé en 2022

Les fromages sous AOP ont subi une baisse des ventes en 2022. (Ici, le Saint-Nectaire qui fait parti de ceux labellisés AOP).

L’Inao et le Cnaol ont révélé, le mercredi 4 octobre 2023, les chiffres de l’année 2022 des produits laitiers sous AOP ou IGP. Si les produits IGP se vendent bien, ceux sous AOP doivent faire face au désintérêt des consommateurs.

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À l’occasion de l’assemblée générale du Conseil national des appellations d’origine laitières (Cnaol), le conseil et l’Institut national de l’origine et de la qualité (Inao) ont publié un bilan chiffré de l’année 2022 pour les produits laitiers AOP et IGP.

Les produits sous AOP en baisse de 2 %

Alors que les ventes avaient bondi en 2021, les produits sous appellation d’origine protégée (AOP) accusent une baisse générale des ventes au cours de l’année. La crème sous AOP est le produit le plus en difficulté avec une chute de 4 % du tonnage commercialisé par rapport à l’année 2021. La crème d’Isigny (Normandie) maintient un quasi-monopole de volumes AOP commercialisés en crème (près de 90 %).

De même, la vente de beurres AOP est en baisse de 2 %. Mais elle doit être mise en perspective avec le bond des ventes en 2021 (+15 %). Les trois appellations (beurre d’Isigny, beurre de Bresse et beurre de Charentes Poitou) totalisent à elles seules 11 % de la production nationale de beurre.

La commercialisation des fromages AOP, qui représente la grande majorité du marché des produits sous AOP, a aussi décliné de 2 % en 2022. Les fromages de brebis subissent la baisse la plus marquée (–7,6 %) par rapport aux fromages de chèvre (–2,2 %) et de lait de vache (–1,4 %). Si la diminution des ventes est bien visible cette année, « en 10 ans les ventes de fromages AOP affichent une progression de 9 % », rappellent l’Inao et le Cnaol.

17 % des fromages sous AOP

En 2022, les fromages sous AOP représentent 17 % des fabrications de fromages en volume sur le territoire français (25 % en 2021). Avec un prix nettement supérieur aux produits non-AOP, 16,50 €/kg contre 10,00 €/kg, les fromages sous AOP subissent de plein fouet la redirection des clients vers des produits moins coûteux dans un contexte d’inflation.

« Le critère de revenu est déterminant de la consommation de fromages AOP. Les classes moyennes et aisées consomment significativement plus que les foyers à revenus plus modestes », observent l’Inao et le Cnaol. En 2022, 46 fromages, 3 beurres et 2 crèmes étaient sous AOP, un nombre qui ne change pas depuis 2021.

Les produits sous IGP progressent

En revanche, un nouveau fromage trouve sa place au rang des produits sous indications géographiques protégés (IGP) en 2022 : la Cancoillotte, une spécialité fromagère de pâte fondue venue de Franche-Comté. Cette nouvelle venue porte à 10 le nombre de fromages sous IGP (emmental français, raclette et tomme de Savoie, Saint-Marcellin…). Contrairement aux autres appellations, les produits laitiers sous IGP (les 10 fromages et une crème) se portent très bien. Les volumes commercialisés en 2022 ont augmenté de 19 % par rapport à 2021.

En France, 15 829 producteurs de lait et 378 ateliers de transformations sont engagés dans les filières AOP et IGP, principalement installés dans la Région Auvergne-Rhône-Alpes et dans le nord de la Nouvelle-Aquitaine. Ce nombre légèrement en baisse par rapport à 2021 : 16 186 producteurs et 384 ateliers de transformation.

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