Le Modef veut « une retraite agricole au Smic »
Le comité directeur du Modef s’est réuni le 21 septembre 2023 avant de s’adresser à la presse. Le renouvellement des générations en élevage est au centre des préoccupations du syndicat pour cette rentrée.
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À l’approche du Sommet de l’élevage, les dirigeants du Modef se sont emparés de la thématique de l’élevage pour parler du renouvellement des générations. Cette conférence de presse de rentrée le 21 septembre 2023 a permis au syndicat de faire ses propositions en la matière.
Des inquiétudes pour l’élevage
Derrière la bâche floquée par le nom et le slogan du Modef, Pierre Thomas son président, Raymond Girardi, un des vice-présidents, et Lucie Lafforgue, secrétaire générale adjointe, ont entamé leur présentation par une brève revue de la situation de l’élevage. « Nous avons perdu 100 000 vaches allaitantes et 80 000 vaches laitières en 10 ans et c’est au détriment de notre pays », s’est lamenté Pierre Thomas avant de rappeler la menace qui se profile si la décapitalisation se poursuit.
« L’élevage est indispensable. Si nous le diminuons dans notre pays, il se fera ailleurs. » Raymond Girardi y est lui aussi allé de son constat. « La crise n’est pas nouvelle, c’est un drame national qui se profile. On ne peut pas continuer sur la même trajectoire depuis 30 ans, dessinée notamment par le syndicat majoritaire », a-t-il pointé.
Une question sur les résultats positifs des emprunts en élevage, diffusés par Crédit Agricole durant le Space 2023 a par ailleurs offert une séquence animée à l’auditoire. S’emparant du micro, Guénaël Poulmarc’h, membre du comité directeur, a fustigé des chiffres qui masquent la réalité, selon lui. « Si vous mettiez les pieds dans les élevages, vous pourriez voir que ça ne va pas », peste-t-il. Sur un ton plus posé, Raymond Girardi a regretté lui aussi la mauvaise interprétation de ces chiffres.
« Face aux statistiques, le terrain ne souffre d’aucune ambiguïté et le terrain dit le contraire de Crédit Agricole, a-t-il assuré avant de préciser sa pensée. Considérer qu’un investissement important est signe de bonne santé, c’est une erreur. Se mettre dans l’emprunt pour renouveler son matériel ou équipement, ce n’est pas un signe de richesse, c’est le contraire. »
Place au « nouvel installé »
Les dirigeants du Modef se sont ensuite ouverts sur leurs propositions pour le renouvellement des éleveurs qui pour eux, est directement lié aux conditions de départ des cédants. « On demande une retraite au moins à hauteur du Smic, explique Pierre Thomas. C’est une question de respect. Avec une bonne retraite la transmission du capital est plus sereine. » Mais ce n’est pas la seule mesure dans la besace du syndicat.
Pour s’accorder avec les profils plus variés des candidats à l’installation, le Modef propose d’étendre les droits à l’installation à 45 ans et de rebaptiser le statut de « Jeunes Agriculteurs » en « Nouvel installé ». Il souhaite par ailleurs que les frais de mutations pour des transmissions hors cadre familial soient ramenés au même niveau que ceux pour les enfants directs.
Pour accompagner les premières années, le Modef propose en outre une exonération de la taxe foncière sur le bâti ou non bâtit pour les cinq premières années. Au niveau foncier, le syndicat souhaite enfin que le contrôle des structures s’applique désormais dès le premier hectare.
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