Dominique Truffaut, président de la Fédération française des commerçants en bestiaux, répond à La France Agricole sur les causes de la décapitalisation bovine : « Compte tenu de la baisse extraordinaire du nombre de bovins – 850 000 vaches de moins en France depuis 2016 – les metteurs sur le marché et abatteurs sont très inquiets. La filière est au bord de la rupture. Cette baisse est due à plusieurs facteurs.

D’abord, cela fait vingt ans que le prix de la viande est très bas et que nous ne rémunérons pas bien nos éleveurs. Si beaucoup accusent le prix comme cause de la décapitalisation, je rajouterai deux autres raisons : la pyramide des âges des éleveurs et les attentes sociétales. Aujourd’hui, personne n’a envie de travailler sept jours sur sept et 365 jours par an. Les modes changent. De plus, depuis 18 mois les prix n’ont jamais été aussi hauts. Certains pensent que le prix est assez élevé, d’autres non, mais à mon sens il est raisonnable.

S’il n’y a pas de recapitalisation, c’est qu’il y a un autre problème, d’ordre sociétal. Il faut redonner des perspectives au métier d’éleveur. La contractualisation volontaire peut être une solution pour engraisser un peu plus et maintenir le tissu d’abattoirs dans toutes les régions. Faute de quoi, certains d’entre eux sont condamnés à fermer leurs portes à court terme. Les négociants vont aussi devoir s’adapter et leurs entreprises se regrouper. »