« En 2022, les abattages de bovins en France reculent au même rythme que la production. » Tel est le constat dressé par Agreste, le service de la statistique du ministère de l’Agriculture, dans sa synthèse conjoncturelle publiée le 21 juin 2023. Le nombre de têtes abattues a chuté de 4,4 % par rapport à 2021, toutes catégories d’animaux confondues.
Quelle est la catégorie la plus touchée ? Celle des veaux de boucherie, avec un nombre de têtes abattues qui chute de 6,2 % en 2022, soit 1,10 million de moins. Le poids moyen à l’abattage suit la même tendance : « La baisse de 1 % est une première depuis 2012 », insiste le rapport d’Agreste.
Juste derrière, les abattages de gros bovins mâles ont chuté de 5,3 % en 2022. D’une baisse de l’offre résulte souvent une augmentation des cotations : 4,97 €/kg de carcasse en moyenne pour les gros bovins. Un record, ce niveau dépassant de 1,35 € la moyenne quinquennale.
Les importations gagnent du terrain
En conséquence, les exportations ont diminué de 2,3 % par rapport à 2021. Elles sont tout de même supérieures à la moyenne des exportations de 2017 à 2021. Les ventes reculent vers les principaux clients de la France : l’Italie (– 6,5 %), l'Allemagne (–10,4 %) et la Grèce (–12,3 %). Les exportations en direction des Pays-Bas grimpent de 63 %, mais Agreste souligne que ces chiffres sont « à relativiser », en raison du dédouanement des viandes du Royaume-Uni par la France.
De son côté, la consommation reprend du poil de la bête après trois années de baisse : +0,9 % en 2022, pour atteindre 22,2 kg-équivalent carcasse en moyenne par habitant. Face à une baisse d’offre et à la hausse des prix, les importations gagnent du terrain. « Elles augmentent de nouveau fortement (+23 %) », observe Agreste. L’origine polonaise est particulièrement concernée, avec une explosion des volumes importés par la France : +85,3 %. L’Irlande et l’Allemagne suivent, avec une progression de 71,6 %.
Pour le bétail vif, ce sont « les broutards qui représentent traditionnellement l’essentiel des ventes à l’exportation de bovins vivants ». Selon Agreste, les ventes ont reculé pour la troisième année consécutive en 2022, de 5,8 %.