Maïs fourrage : quelle valeur du maïs sur pied en 2025

Les années se suivent mais ne se ressemblent pas. Si les rendements en maïs s’annoncent bien meilleurs en 2025 que l’an dernier, les cours sont, quant à eux, bien en deçà. Or, pour estimer la valeur d’un maïs sur pied, la méthode la plus courante, telle que proposée par Arvalis et les chambres d’agriculture, se base sur les cotations physiques du grain. Il faut donc tenir compte des cours actuels qu’il est possible de suivre sur le site de La France Agricole. Actuellement ils se situent autour de 185 €/t pour un maïs rendu Bordeaux.

Après déduction des frais de séchage et des frais d’approche, le prix net du maïs grain à 140 €/t. Cela reste une moyenne car ces frais dépendent respectivement de la qualité de la récolte et de la localisation de l’exploitation. Le prix net du maïs grain peut ainsi varier de 120 à 160 €/t.

Évaluer le rendement

Pour un prix négocié à l’hectare, il reste aussi à évaluer le rendement pour bien estimer les quantités échangées. « Pour du maïs sur pied, il est conseillé de peser quelques remorques et d’analyser un échantillon de la récolte pour finaliser la transaction. »

L’estimation du rendement au champ peut être réalisée en amont de la récolte, en se basant sur le nombre de grains au mètre carré. Arvalis propose, pour une estimation convenable du nombre de grains, de « réaliser les mesures dans plusieurs zones représentatives de la parcelle, en excluant les bordures », et de suivre les étapes suivantes :

• Compter le nombre d’épis par mètre carré sur au moins trois fois dix mètres carrés. On ne compte pas les épis de moins de 70 grains.

• Compter le nombre de grains par épi sur trois séries de vingt épis consécutifs. On ne compte pas les grains avortés (sommet d’épis).

• Calculer le nombre de grains/m² = nombre moyen d’épis/m² x nombre moyen de grains/épi.

Une grille d’analyse d’Arvalis permet ensuite d’estimer le rendement en maïs grain et fourrage à partir de la mesure de nombre de grains. Par exemple, dans le cas d’un comptage de 3 000 grains par mètre carré, le rendement de la parcelle est estimé à 90 q/ha en moyenne pour du grain et 15 tonnes de matière sèche par hectare (t MS/ha) pour de l’ensilage.

Environ 1 100 €/ha pour un rendement de 90 q/ha

À 90 q/ha, et compte tenu d’un prix net du maïs grain à 140 €/t tel que déterminé plus haut, le produit grain s’élève ainsi à 1 260 €/ha. À ce chiffre, sont à déduire les frais de récolte puisqu’ils n’incombent pas au vendeur pour du maïs vendu sur pied. Comptons 150 €/ha de frais de récolte pour notre exemple, mais là encore les chiffres sont à adapter à sa propre situation. Cela donne un maïs sur pied de 1 110 €/ha, frais d’approche, de récolte et de séchage déduits, ou bien 74 € la tonne de matière sèche.

Le prix négocié doit être juste pour l’acheteur afin que le maïs reste un fourrage rentable vis-à-vis d’autres solutions à envisager dans la ration. Pour le vendeur, il « doit pouvoir couvrir le coût de production, y compris sa rémunération du temps passé à la culture », souligne un document de la chambre d’agriculture des Pays de la Loire. Le rapport de l’offre et de la demande reste toutefois déterminant dans les transactions de maïs fourrage.

La qualité du maïs vendu est aussi à prendre en compte dans les négociations : un maïs bien développé et riche en grains ayant plus de valeur qu’un maïs pauvre en grains ou à faible développement.

Les premiers chantiers ont démarré

L’année 2025 étant particulièrement précoce, les premiers chantiers d’ensilage ont démarré. Selon Céré’Obs, 55 % des parcelles de maïs suivies en France ont déjà atteint 50 % d’humidité du grain au 25 août 2025, contre 33 % en moyenne quinquennale et contre 13 % des parcelles à la même date en 2024. La date de ce stade présente une avance de 18 jours sur l’année dernière et de 7 jours sur la moyenne des cinq dernières années, évalue FranceAgriMer.

Les rendements en maïs sont attendus dans la moyenne cette année mais avec de grandes disparités d’un secteur à l’autre cette année, suivant les conditions de semis qui ont été plus ou moins bonnes, la pluviométrie plus ou moins importante durant la phase de remplissage ou encore le fait que le maïs soit irrigué ou non. D’après nos contacts, les conditions dans certaines régions semblent suffisamment favorables en 2025 pour que les éleveurs n’aient pas à recourir à l’achat de maïs sur pied. Mais localement, les rendements de maïs attendus en baisse se cumulent à des pousses de l’herbe limitées par le manque d’eau et les fortes chaleurs.

La pousse cumulée de l’herbe est déficitaire actuellement dans plusieurs régions fourragères de France et pourra avoir un impact sur les stocks fourragers des élevages. À moins que les prairies puissent repartir cet automne grâce à la pluie de ces derniers jours.