Peste porcine africaine : des mesures d’urgence demandées dans l’est de la France

« Le ministère de l’Agriculture doit agir pour prévenir l’entrée de la FPA (1) en France à la frontière franco-allemande en Moselle et dans le Bas-Rhin », alertent les FDSEA de la Moselle et du Bas-Rhin, ainsi que la Fédération nationale porcine (FNP), dans un communiqué diffusé ce mercredi 11 septembre 2024.

Mettre en place une zone blanche

Le syndicalisme majoritaire souligne que le virus de la peste porcine africaine (PPA) est « à quelques dizaines de kilomètres de la France en Italie du Nord et, depuis quelques semaines, aux portes du Bas-Rhin et de la Moselle. »

Par conséquent, il demande au ministère de l’Agriculture l’instauration d’une zone blanche « de part et d’autre de la frontière franco-allemande à l’ouest du Rhin, dans laquelle tous les sangliers devront être éliminés, à l’image de ce qui avait été fait en Belgique et dans le grand est de la France en 2018-2019. »

Audit de biosécurité « systématique »

Les organisations syndicales enjoignent également la rue de Varenne « d’activer et financer une surveillance accrue de niveau Sagir 2B renforcé avec recherche et analyse systématique des animaux trouvés morts, y compris en bord de route et un pourcentage significatif d’analyses des sangliers chassés de part et d’autre de la frontière ».

Elles jugent également nécessaire de réaliser un « un audit biosécurité systématique de tous les détenteurs [de suidés] de la zone frontalière avec, comme cela est prévu en Italie, l’arrêt d’activité en cas de non-conformité aux règles de biosécurité ».

Plusieurs cas à 80 km de la France

D’après le bulletin de veille sanitaire de la Plateforme d’épidémiosurveillance en santé animale (ESA) publié le 10 septembre 2024, un premier cas sauvage a été détecté le 14 juin 2024 chez un sanglier retrouvé mourant dans la ville de Rüsselsheim au sud-ouest de Francfort, en Allemagne. Il s’agissait alors d’une « une progression très forte vers l’ouest à 460 kilomètres des cas à la frontière germano-polonaise et à 100 kilomètres de la frontière française ».

De nouveaux sangliers infectés par la PPA sont ensuite apparus dans cette zone. Lors de la première semaine de juillet 2024, le land de Rhénanie-Palatinat a enregistré ses cinq premiers cas, « situés à environ 80 kilomètres de la frontière avec la France (massif des Vosges, départements de la Moselle et du Bas-Rhin) ».

Depuis, un cas sauvage a notamment été détecté « près de Bürstadt, ce qui représente un saut de 11 kilomètres vers le sud et un léger rapprochement de la frontière française, à 78 kilomètres », détaille la Plateforme ESA.