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Anses Premier bilan de l’observatoire de la mortalité des abeilles

La Direction générale de l’alimentation a dressé un premier bilan de l’Observatoire des mortalités et des affaiblissements de l’abeille mellifère. © Pixabay

Ce dispositif en phase pilote devrait bientôt être déployé sur l’ensemble du territoire.

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L’Anses et l’Efsa, l’Autorité européenne de sécurité des aliments, organisaient le lundi 9 décembre 2019, une journée scientifique internationale portant sur la santé des abeilles et l’apport de la recherche en évaluation des risques. C’était l’occasion de faire le point sur les propositions des deux agences pour faire évoluer l’évaluation des produits phytopharmaceutiques afin de mieux prendre en compte leur impact sur les pollinisateurs.

Pallier la faiblesse des dispositifs de surveillance

Cette journée a aussi permis de dresser un premier bilan de l’Omaa. L’Observatoire des mortalités et des affaiblissements de l’abeille mellifère, mis en place par le ministère de l’Agriculture faisant suite aux mortalités hivernales importantes de colonies d’abeilles survenues dans la chaîne pyrénéenne durant l’hiver de 2013-2014, dans l’objectif de pallier la faiblesse des dispositifs de surveillance alors existants.

Ce dispositif a par exemple montré son efficacité au cours de l’été 2019 : une alerte a été déclenchée à la suite d’une dépopulation groupée dans des ruchers du sud de la Drôme sur miellée de lavande. Son amélioration se poursuit, au vu notamment des premiers retours du terrain. L’objectif est à terme de déployer l’Omaa sur l’ensemble des régions françaises afin de mieux recenser les événements de santé observés dans les ruchers.

Près de 1 000 déclarations

L’Omaa a d’abord été déployé en Bretagne et dans les Pays de la Loire à la fin de 2017, avant d’être étendu en avril 2019 à l’Auvergne-Rhône-Alpes. Dans ces trois régions durant les deux premières années de fonctionnement, environ 1 000 déclarations et plus de 400 investigations ont été mises en œuvre. Et si les données recueillies doivent désormais faire l’objet d’une analyse un premier bilan qualitatif de la première année a été présenté.

« Il s’est avéré que le varroa [un acarien parasite de l’abeille, NDLR] était impliqué dans un nombre important de cas, soit en tant qu’agent responsable, soit en tant que cofacteur », a détaillé Sébastien Wendling, du bureau de la santé animale à la DGAL, la Direction générale de l’alimentation. Dans un certain nombre de cas, la gestion du varroa par les apiculteurs a été défaillante ou absente.

Il s’agissait alors principalement d’apiculteurs avec peu d’expérience sanitaire qui ne mettaient pas en œuvre une gestion suffisante. Mais le varroa était impliqué également chez d’autres apiculteurs qui respectaient les préconisations de gestion sanitaire. Quelques cas de cause zootechniques ont été identifiés, mais aussi des cas plus complexes, qui ont nécessité des investigations plus poussées, qui n’ont pas toujours pu être mises en place.

Investigations plus poussées dans certains cas

« Concernant les mortalités durant la saison 2018, une grande diversité des éléments de santé a été déclarée en termes d’expression clinique (1), a ajouté Sébastien Wendling. Plusieurs cas répondaient à la définition d’une mortalité massive aiguë d’abeilles d’adultes, d’autres nécessitaient aussi des investigations poussées dont toxicologique incluant une enquête environnementale. »

Pour les cas de mortalité aiguë, cela a été financé par l’État et donc mis en œuvre. Pour les autres troubles, cela a été réalisé quand l’apiculteur ou la filière acceptaient de financer les investigations.

À lire aussi :L’interprofession demande aux pouvoirs publics de prendre en charge l’observatoire de mortalité des abeilles (15/07/2019)

« Au final, on constate que plusieurs investigations qui se sont avérées conclusives avec une diversité de facteurs influençant l’état sanitaire des colonies et mettaient en évidence pour certains cas des co-expositions, conclut Sébastien Wendling. Ce bilan qualitatif sera consolidé dans le cadre d’articles à paraître prochainement. »

C.F.

(1) affaiblissement à l’échelle de la colonie, anomalie couvain, problème de reine…

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