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Phyteis demande un cadre réglementaire adapté pour les phytos

Phyteis appelle à la reprise urgente du processus réglementaire sur les biotechnologies (NGT).

Lors de sa conférence annuelle, l’association Phyteis a entre autres rappelé l’urgence de construire un cadre législatif autour des produits phytopharmaceutiques capable de garantir la souveraineté et la compétitivité agricoles et alimentaires.

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La conférence annuelle de Phyteis, organisation professionnelle qui fédère 18 entreprises mettant en marché des solutions de protection des cultures à usage agricole, a eu lieu jeudi 13 février 2025.

Baisse structurelle des volumes vendus

Emmanuelle Pabolleta, directrice générale de Phyteis, a précisé qu’en France, 48 491 tonnes de matières actives ont été vendues par les adhérents de Phyteis à la distribution en 2023 contre 64 898 tonnes en 2022, confirmant une baisse structurelle observée depuis plus de 20 ans. Ces volumes ont ainsi reculé de 38,3 % depuis 2008, année de lancement du plan Ecophyto, et de 59,8 % depuis 1999. (1)

Ce résultat s’explique par un recours moindre aux produits phytopharmaceutiques de synthèse mais également par le développement des matières utilisables en agriculture biologique (UAB) et de biocontrôle. « Près d’un tiers (30 %) des volumes de substances actives vendus à la distribution en 2023 est représenté par les UAB, dont la part a augmenté de près de 8 %, depuis 2010 », ajoute-t-elle.

Chiffre d’affaires de 2,2 milliards d’euros

Les adhérents de Phyteis ont de plus réalisé en 2024 un chiffre d’affaires total de 2,2 milliards d’euros contre 2,4 milliards d’euros en 2023 (-9,16 %). Sur un an, la répartition des ventes de matières actives phytopharmaceutiques reste stable en valeur, avec 41,8 % de produits herbicides, 32,3 % de produits fongicides, 15,7 % de produits divers et 10,1 % de produits insecticides vendus en 2024. La part de chiffre d’affaires de la filière issue du biocontrôle a augmenté de 70 % depuis 2018 pour atteindre, en 2024, quasiment 6 %.

Approche combinatoire

« Les fabricants de produits et de solutions de protection des cultures sont engagés auprès de toutes les agricultures dans le développement d’une approche dite « combinatoire », qui réunit quatre familles de solutions complémentaires et indissociables pour lutter contre les bioagresseurs : l’agronomie digitale ; la bioprotection ; les biotechnologies et la phytopharmacie, utilisée de façon ciblée lorsqu’aucune alternative efficace n’est disponible », a appuyé Yves Picquet, président de Phyteis.

Priorités réglementaires

Mais Phyteis a insisté sur le fait que cette approche devait passer par « l’intégration de certaines priorités dans les règlementations françaises et européennes ».

Au sujet de la proposition de loi visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur, les adhérents de Phyteis s’accordent autour de trois priorités :

Enfin, sur le plan européen, Phyteis appelle à la reprise urgente du processus réglementaire sur les biotechnologies (NGT), en cohérence avec les faits scientifiques et les règlementations internationales existantes. L’organisation précise ainsi que : « le 14 février prochain, une réunion des ministres européens pourrait permettre une avancée décisive. En cas d’accord, une proposition de texte réglementaire pourrait voir le jour d’ici six mois, ouvrant la voie à une application dès 2026. »

(1) Les volumes de matières actives vendues à la distribution sont issus des déclarations annuelles des adhérents de Phyteis, qui représentent environ 90 % du marché français des produits phytopharmaceutiques à usage agricole en valeur.

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