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Retrait des phytos : des professionnels plutôt confiants

Le plan d'action de la filière des grandes cultures concerne pour le moment la gestion des graminées adventices dans la rotation via une approche de lutte intégrée.

Parmi les interprofessions concernées par le plan d’anticipation du retrait des substances actives, Interfel et le GIPT se félicitent de la méthode élaborée avec les pouvoirs publics.

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« Aujourd’hui, nous sommes confiants car ce plan d’anticipation du retrait des substances actives s’inscrit dans celui de souveraineté pour les fruits et légumes, travaillé avec les pouvoirs publics. Cela faisait dix ans que nous réclamions une anticipation et des moyens… donc la méthode nous convient », déclare Laurent Grandin, président d’Interfel (interprofession des fruits et légumes frais).

Les grandes cultures de retour

« Sur grandes cultures, les producteurs n’étaient pas satisfaits trouvant que le plan manquait de garanties. Ils ont donc quitté la table des discussions en juillet. Toutefois, par rapport aux autres « familles » des grandes cultures, les producteurs de pommes de terre avaient déjà eu des discussions dans le cadre du plan de souveraineté fruits et légumes. Nous avions donc plus d’éléments de réponse que les autres sur la méthode », ajoute Bertrand Ouillon, délégué général du GIPT (Groupement interprofessionnel pour la valorisation des pommes de terre).

À l’issue de plusieurs réunions avec les services de la Première ministre puis avec le ministre de l’Agriculture, les présidents des interprofessions concernées ont finalement jugé qu’ils avaient suffisamment de garanties pour réintégrer la task-force « grandes cultures ».

Pas de suppression sans solutions

« Certes, des molécules telles que les CMR1 (substances cancérogènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction de catégorie 1) sont condamnées, reconnaît le CIPT. Mais le grand sujet, partagé par les producteurs, c’est lorsqu’il n’y a pas de solutions alternatives crédibles, durables et économiquement viables sur une problématique donnée de protection des cultures, le ministère doit maintenir la solution chimique en place. »

Interfel appuie : « Le ministre s’est engagé pour qu’il n’y ait pas de suppression sans solutions et surtout pas de surtransposition par rapport à l’Europe. Ça a en effet été la spécialité française pendant des années, ce qui nous a coûté cher en matière de compétitivité. »

Des solutions sous trois à cinq ans

« Des plans étaient par exemple déjà enclenchés du côté de l’Inrae ou encore du CTIFL (Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes), estime Laurent Grandin. Cela peut donc aller vite d’autant que tous les usages les plus à risques ont été identifiés. Les compétences techniques étant déjà là, nous considérons qu’à partir du moment où il y a des moyens financiers, nous sommes en capacité pour l’essentiel des molécules de trouver des solutions totales ou suffisamment avancées dans les trois à cinq ans. Et ce, sans qu’il n’y ait de risque démesuré en production. »

« Il y a quand même 146 millions mis sur la table pour l’ensemble des filières avec des crédits dédiés fléchés par la DGAL (Direction générale de l’alimentation), et d’autres, sur des appels à projet, qui auront pour vocation de trouver des solutions transversales, poursuit-il. Cela reste donc quand même historique car jusqu’à présent la recherche fondamentale était plutôt bien dotée en France, mais la recherche appliquée, non. Or là ce sont plusieurs millions qui vont être alloués à notre filière. »

Les quatorze plans d’action (dont un concerne les fruits et légumes transformés et un autre le frais) devraient bénéficier chacun d’un apport spécifique de 4 millions d’euros. Le GIPT annonce de son côté que « les pommes de terre se retrouvent dans les problématiques des grandes cultures et des fruits et légumes transformés, qui concernent deux plans ».

À pérenniser

« Nous n’avons jamais vu une telle approche. Cependant, ce qu’on va devoir défendre c’est : quel budget pour quel sujet ? Avec une répartition similaire pour les quatorze plans, nous restons encore un peu dubitatifs sur la répartition de l’enveloppe. Les grandes cultures représentent en effet des problématiques bien plus larges qu’un quatorzième de l’agriculture française », juge le GIPT.

« 146 millions demeurent tout de même un premier effort conséquent pour travailler sur ce sujet, insiste enfin Bertrand Ouillon. Mais il faudra ensuite pérenniser ce type de recherche. Nous souhaiterions aussi qu’il y ait derrière une vraie implication de la recherche publique aux problématiques agricoles, en particulier de la part de l’Inrae. »

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