Le ministère de l’Agriculture avait annoncé son élaboration le 27 septembre 2022 sous l’égide de Julien Denormandie. Le plan de souveraineté pour la filière des fruits et légumes, incluant les pommes de terre, a été officiellement lancé le 1er mars 2023 au Salon de l’agriculture. Bien que pluriannuel, il est pour l’heure uniquement doté d’un budget pour 2023 : 200 millions d’euros.

« Nous avons besoin de développer les serres » froides et chauffées

Face à une perte de souveraineté « évidente », Marc Fesneau, actuel ministre de l’Agriculture, a ainsi jugé nécessaire d’utiliser ces fonds sur deux volets :

  • Moderniser les agroéquipements, dans le cadre du plan d’investissement « France 2030 ». Le ministre a en particulier insisté sur une mesure phare : la modernisation et la construction de nouvelles serres froides et chauffées. « Nous avons besoin de développer les serres, il faut l’assumer dans notre pays, a ainsi déclaré Marc Fesneau. C’est un élément de la compétitivité, qui permet de répondre à un segment de marché. Il n’y a pas de raison que nous ayons dix fois moins de serres que les Espagnols. »
  • Encourager la recherche et le développement, notamment sur les sujets de la protection des cultures, l’adaptation et l’atténuation du changement climatique, la sélection variétale, la diminution des intrants (phytos, engrais et eau), ou encore la mécanisation.

Rénovation des vergers

Autre mesure phare : la rénovation ou la plantation de nouveaux vergers qui soient adaptés aux enjeux territoriaux et au changement climatique. Marc Fesneau a aussi souligné, en filigrane de ces travaux et du Salon de manière générale, « la question des impasses sur les produits phytosanitaires ». Les risques et les impasses ont été identifiés. La première ministre, Élisabeth Borne, s’est d’ailleurs engagée à ne plus créer de distorsions de réglementation pour les producteurs.

Un plan salué

Qualifié de « formidable pour l’ensemble des filières » par Jacques Rouchaussé, président du CTIFL (Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes), ce plan est salué par les organisations du secteur. Interfel, le CTIFL, le CIPT et le CNIPT, ou encore l’Unilet l’ont ainsi accueilli favorablement au salon. Marc Fesneau a également souligné le travail mené par les professionnels dans le cadre de ce plan. 130 acteurs ont été impliqués dans son élaboration.

Le plan « embarque autant les fruits et légumes conventionnels que le bio, qui est dans une situation délicate », a précisé le ministre.

Un plan qui « manque sa cible »

Dans un communiqué paru le même jour, la Confédération paysanne estime que « ce plan manque complètement sa cible » et est basé sur « de vieilles recettes qui ont fait preuve de leur inefficacité ». Le syndicat juge ainsi qu’il faut « sortir de cette course à la compétitivité et s’engager sur la protection contre le libre-échange pour que la filière soit rémunératrice ». Il se positionne ainsi pour la mise en place d’un prix d’entrée minimum pour les fruits et légumes importés.