Dans un communiqué du 6 juillet 2023, l’AGPB, l’AGPM, la CGB, la Fop et l’UNPT (1) demandent que leurs filières ne participent plus aux discussions du « Comité interministériel d’anticipation du retrait des substances actives et d’évaluation des pratiques alternatives », face à une méthode et des propositions en total décalage avec les réalités économiques et agronomiques du terrain.

« Tout avait pourtant débuté sous les meilleurs auspices : annoncé par la Première ministre au dernier Salon de l’agriculture et lancé au tout début de juin, [ce comité] se proposait de répondre à une question cruciale pour les agriculteurs : comment faire émerger des solutions alternatives aux produits phytosanitaires de synthèse, économiquement et techniquement viables ? » rappellent les syndicats.

Des impasses

Les producteurs de grandes cultures soulignent que les travaux de ce comité doivent être impérativement cohérents avec le temps et les moyens nécessaires à la recherche, au développement des solutions et au déploiement jusque dans les exploitations. Car les impasses se multiplient dans les filières des grandes cultures, « fragilisant durablement nos productions et notre souveraineté agricole et alimentaire, tandis que les solutions alternatives peinent à émerger ou à faire la démonstration de leur efficacité. »

Les cinq organisations se questionnent :

  • Quelles garanties sur le maintien des solutions actuelles, tant au niveau français qu’européen, tant que des alternatives efficaces techniquement, économiquement et environnementalement n’auront pas été identifiées et déployées ?
  • Quelle reconnaissance et prise en compte des travaux menés depuis des années par nos instituts techniques en matière d’efficacité des solutions et de recherche d’alternatives ?
  • Quelle prise en compte dans l’agenda de travail du temps nécessaire à la recherche, au développement et au déploiement des alternatives ?
  • Quels moyens affectés à cet objectif ambitieux et coûteux et quel financement de cette transition ?

Calendrier incompatible

En l’absence de réponses concrètes à ces interrogations légitimes, l’AGPB, l’AGPM, la CGB, la Fop et l’UNPT refusent « d’avoir à assumer un calendrier contraint, incompatible avec les réalités de terrain et le temps de la recherche ». « Toujours prêtes à assumer leurs responsabilités dans la transition écologique, tant vis-à-vis des producteurs que de la société, elles ne sauraient toutefois assumer le poids de décisions répondant à des injonctions sans engagements formels, concrets et durables du Gouvernement », insistent les associations de producteurs de grandes cultures.

(1)  AGPB (Association générale des producteurs de blé) ; AGPM (Association générale des producteurs de maïs) ; CGB (Confédération générale des planteurs de betteraves) ; Fop (Fédération française des producteurs d’oléagineux et de protéagineux) ; UNPT (Union nationale des producteurs de pommes de terre).