Les NBT pourraient « libérer l’innovation » variétale, selon la Fop
L’innovation variétale était au cœur des discussions de l’assemblée générale publique de la Fédération des producteurs d’oléoprotéagineux, avec comme sujet sous-jacent le règlement NBT.
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À l’occasion des rencontres Oléopro organisées le 29 novembre 2023, la Fop, Fédération française des producteurs d’oléagineux et de protéagineux, a réuni des experts autour d’une table-ronde sur le sujet des NBT (ou NGT), les nouvelles techniques de sélection des plantes. En effet, un projet de règlement est en cours de discussion au niveau européen : la Commission européenne (CE) a présenté une proposition en juillet dernier, pour un vote qui devrait avoir lieu d’ici à la fin de l’année, sous la présidence espagnole du Conseil européen.
Soutien de la France
« Nous sommes sur un moment crucial […] et nous pensons que la proposition faite par la Commission en juillet est équilibrée », a ainsi indiqué Miguel Riesgo, conseiller agricole à l’ambassade d’Espagne en France. Ce dernier n’a pas donné d’informations supplémentaires sur les positions des différents États membres, d’autant plus que cela peut encore changer d’ici à la prochaine réunion du Conseil, prévue le 11 décembre 2023.
« La France soutient dans son principe l’initiative réglementaire qu’a prise la Commission européenne dans ce dossier, tout comme les efforts que déploie la présidence espagnole pour la faire avancer », a tout de même déclaré Philippe Duclaud, représentant du ministère de l’Agriculture. Il a par ailleurs indiqué que le gouvernement était favorable à l’architecture proposée sur les deux catégories distinctes, avec des variétés NGT 1 semblables aux plantes conventionnelles : « C’est une bonne base de travail », a-t-il appuyé.
Une route encore longue
« La communauté des obtenteurs européens se réjouit de la proposition de règlement NBT de la Commission européenne et du dynamisme de la présidence espagnole de faire adopter ce règlement avant la fin de la mandature parlementaire », a de son côté réagi François Desprez, président du groupe Florimond Desprez. Cette perspective de promulgation devrait en effet permettre de « libérer l’innovation ».
« Mais nous ne faisons pas trop d’illusion, la route est encore longue, a-t-il nuancé. Si le règlement est adopté, les premières variétés ne seront entre les mains des agriculteurs que dans plusieurs années. » Le président du groupe semencier insiste donc sur l’importance de poursuivre l’innovation aujourd’hui, sur le matériel végétal à disposition.
« Nous regrettons aussi certains points, notamment le fait que les variétés NGT 1 ne pourraient pas être utilisées en Agriculture biologique, a-t-il signalé. Cela est, nous semble-t-il, une décision politique. Mais il vaut mieux un règlement imparfait qu’un report à la prochaine mandature. »
Ouvrir une porte à l’UE
Ce règlement NBT, s’il est bien adopté, est en tout cas porteur d’espoirs selon Yvette Datté, secrétaire générale à l’Association française des biotechnologies végétales (AFBV) : « La recherche travaille sur plusieurs caractères, notamment la résistance aux bioagresseurs (champignons, virus, nématode…), la tolérance aux stress climatiques, la recherche de plante qui valorise mieux l’azote… »
Elle considère également que ce règlement pourra « ouvrir une porte » à la recherche en Europe. En effet, les publications scientifiques européennes sont aujourd’hui peu nombreuses par rapport à d’autres pays, comme la Chine et les États-Unis, car les débouchés pratiques ne sont pas visibles.
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