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Antibiotiques : légère hausse de l’exposition des animaux d’élevage

S'agissant de l'augmentation de l'exposition des bovins aux antibiotiques en 2023, « on peut imaginer un effet MHE lié à la pénurie de vaccins et la nécessité de traiter les animaux touchés par le virus », avance Franck Fourès, directeur de l’Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV).

D’après le suivi réalisé par l’Anses, de l’antibiorésistance en santé animale et de la vente des antibiotiques à usage vétérinaire en 2023, le niveau d’exposition des animaux, toutes espèces confondues, a progressé de 6,5 % par rapport à 2022. Les animaux d’élevage n’y échappent pas.

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« Il est possible que le niveau d’exposition (1) [des animaux aux antibiotiques] ait atteint un palier et que l’on observe désormais des fluctuations autour de 0,3. » C’est ce qu’indique l’Anses dans son bilan annuel du suivi de l’antibiorésistance en santé animale et de la vente des antibiotiques à usage vétérinaire, publié le 18 novembre 2024.

Première « inflexion » depuis 2011

L’an passé, cet indicateur s’est établi à 0,309, en hausse de 6,5 % sur un an. Il reste néanmoins « proche de la valeur de 0,3 fixée par le plan Ecoantibio 3 pour la période 2023-2028 », souligne l’Anses. Depuis 2011 et le lancement du premier plan Ecoantbio, l’exposition des animaux aux antibiotiques en France a reculé de 48 %. L’année 2023 marque toutefois une « inflexion ».

« Plusieurs hypothèses peuvent expliquer la hausse observée en 2023, notamment des évènements sanitaires ayant nécessité d’utiliser plus d’antibiotiques ou une légère sous-estimation en 2022, due au déstockage de médicaments achetés les années précédentes », avance l’agence sanitaire.

Ces déstockages seraient liés à « l’entrée en vigueur en début d’année [2022] d’une réglementation sur les médicaments vétérinaires et les aliments médicamenteux, qui a restreint drastiquement les possibilités d’utilisation d’antimicrobiens à titre préventif ».

Un possible « effet MHE »

S’agissant des principales espèces d’animaux d’élevage, en 2023, l’exposition aux antibiotiques a progressé de 6 % pour les bovins, 8 % pour les porcs, 10 % pour les lapins et 16 % pour les volailles. « En 2023, l’exposition aux antibiotiques via les poudres et solutions orales a particulièrement augmenté pour les porcs, lapins et volailles, espèce traditionnellement utilisatrices d’aliments médicamenteux », expose l’Anses.

Du côté des bovins, l’hypothèse d’une hausse de l’exposition liée à la maladie hémorragique épizootique (MHE) est sur la table. « La maladie est apparue à la fin de 2023, retrace Franck Fourès, directeur de l’Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV). On peut imaginer un effet MHE lié à la pénurie de vaccins et la nécessité de traiter les animaux touchés par le virus. En 2024, on espère qu’une vaccination large compensera ce phénomène. »

(1) L’exposition aux antibiotiques des animaux tient compte du rapport entre le poids vif traité, estimé à partir de la quantité de médicaments vendus et de la posologie recommandée pour chaque médicament, et du poids vif total, évalué à partir du recensement des populations animales.

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