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Prédation Le prochain plan loup s’ébauche

Le prochain plan national d’action loup et activités d’élevage doit prendre la suite de l'actuel plan à partir de 2024.

Les éleveurs préparent leurs propositions en vue du prochain plan loup pour 2024.

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Les représentants des éleveurs ont mis sur la table leurs propositions en vue d’élaborer le prochain plan national d’action loup et activités d’élevage. Celui-ci doit prendre la suite de l’actuel plan à partir de 2024 et jusqu’en 2029. Un comité national loup s’est tenu le 3 avril 2023 à Lyon. La synthèse des propositions est attendue autour de l’été. Sept associations de protection de la nature (France Nature Environnement, Ferus, WWF, Humanité et Biodiversité, Aspas, Ligue de protection des oiseaux et Animal Cross) ont publié leur position commune de leur côté.

Chiens et louvetiers

Les objectifs de protection des éleveurs et de gestion des populations de prédateurs font l’unanimité parmi les représentants agricoles. Plus en détail, ils se retrouvent également pour demander la création d’un statut pour le chien de protection. En effet, les chiens peuvent défendre les troupeaux face à des touristes ou des promeneurs. L’absence de statut spécifique de ces animaux met l’éleveur seul devant le risque juridique. Le statut permettrait de clarifier les responsabilités.

De même, l’idée de spécialiser des lieutenants de louveterie sur l’espèce loup est accueillie favorablement même si la question des moyens est un sujet d’inquiétudes quant à l’efficacité de cette mesure.

Les protocoles de tir

Les associations de protection de la nature demandent la fin des tirs de prélèvement, c’est-à-dire des opérations collectives de tirs ordonnées par le préfet lorsque les tirs individuels ne sont plus possibles. Les éleveurs ne sont pas sur cette ligne même si « il faut décider des tirs en fonction des attaques et pas pour faire un tableau de chasse », nuance Annabelle Wurbel, référente loup à la Confédération paysanne.

La FNSEA-JA et ses associations spécialisées veulent revoir le protocole de tir pour autoriser des tirs de défense à plusieurs tireurs, durant toute la campagne de pâturage et à partir du moment où une attaque sur les troupeaux est constatée. Ce qui revient à fusionner deux étapes dans la gradation de la défense, les tirs de défense simple (à un seul tireur) et les tirs de défense renforcée (à plusieurs tireurs). Les associations de protection de la nature refusent cette idée et veulent maintenir ces deux modalités de tirs.

L’effarouchement

Les associations de protection de la nature veulent aussi placer l’effarouchement au cœur de la stratégie de protection. « Il ne doit pas être obligatoire », revendique Claude Font, référent en loup de la Fédération nationale ovine. « C’est un moyen à utiliser pour se donner un peu d’air, en particulier dans les territoires de conquête du loup », explique Annabelle Wurbel.

Quant à Christian Provent, référent en loup de la Coordination rurale, il veut garder cette étape de protection graduée contre le loup : « Il peut y avoir une coexistence des loups et des troupeaux mais pas une cohabitation. Il faut donc signifier aux loups qu’ils ne doivent pas venir dans les troupeaux. L’effarouchement est un moyen de le leur dire, à condition qu’il soit pratiqué en amont, c’est-à-dire l’hiver en présence de meutes et juste avant la sortie de troupeaux. »

La question du budget

Quant aux attaques nouvelles des loups sur les bovins ou dans des territoires plus étendus, tous les représentants des éleveurs s’accordent à dire qu’elles doivent être prises en compte dans le prochain plan. « Nous souhaitons le maintien du statut non protegeable des troupeaux bovins et nous voulons qu’en contrepartie les éleveurs disposent de tirs de défense dans les zones de présence permanente du loup », avancent dans un communiqué commun la FNSEA, JA, Chambres d’agriculture France et les associations spécialisées FNO (ovins), FNB (bovins) et FNC (chevaux). En revanche, aux yeux d’Annabelle Wurbel, cette idée est une fausse solution et elle préférerait voir les éleveurs volontaires bénéficier des aides à la protection.

Enfin, les représentants des agriculteurs se rejoignent pour mieux soutenir les éleveurs victimes, entre autres en revalorisant les indemnités après des attaques de loups. Mais là, ils se heurtent au mur du budget dont ils ne savent pas, à l’heure actuelle, à quel niveau il sera en 2024.

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