Prédation "L’État abandonne les éleveurs" face au loup
Le député de la Lozère Pierre Morel-A-L’Huissier va utiliser "tout le panel judiciaire" pour prouver la carence fautive de l’État face aux attaques répétées du loup. Il envisage de saisir le Conseil d’État.
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Pierre Morel-A-L’Huissier persiste et signe. Lors d’une conférence de presse à l’Assemblée nationale ce mardi 13 décembre 2022, le député de la Lozère réaffirme son intention de déposer des plaintes pénales compte tenu de "la carence fautive de l’État et des ministres concernés face à la prédation du loup".
La France vote contre le déclassement du prédateur
À la mi-novembre, Pierre Morel-A-L’Huisser annonçait àLa France Agricole qu’il laissait un mois au gouvernement pour agir, faute de quoi il lancerait la machine judiciaire. Ce 13 décembre, "rien n’a été fait malgré nos nombreuses sollicitations", commente le député.
Plus encore, la France a voté contre un amendement proposé par la Suisse qui vise à déclasser le loup dans la convention de Berne, le passant d’espèce strictement protégée à simplement protégée. Et ce, malgré l’avis favorable du Parlement européen le 24 novembre dernier : "L’état de conservation du loup au niveau paneuropéen justifie une atténuation du statut de protection et, par conséquent, l’adoption de l’amendement proposé."
"L’État a fait volte-face car Marc Fesneau disait être pour cet amendement, déplore encore Pierre Morel-A-L’Huissier. Les actes sont donc en discordance totale avec ce que laissent entendre les ministres. Il y a une réelle duplicité du gouvernement, et trop c’est trop, l’État doit rendre des comptes."
Plaintes pénales et saisine du Conseil d’État
Le plan loup, dont la préparation débutera en 2023 pour une mise en application en 2024, "arrive trop tard", juge le député, qui annonce que "tout le panel judiciaire sera utilisé pour que l’État réponde de carence fautive". Si la plainte pénale est déjà rédigée pour la déposer dans "quelques semaines", les preuves de la carence sont en train d’être réunies dans tous les départements.
"On veut être pris au sérieux donc on cadre notre demande, précise encore Pierre Morel-A-L’Huisser. Il y aura également plusieurs recours individuels d’éleveurs dont les cheptels ont été attaqués par le loup. Et nous envisageons également la possibilité de saisir le Conseil d’État."
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