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Mercosur : l'accord commercial n’est « toujours pas acceptable » pour la France

Des agriculteurs ont manifesté contre l'accord avec le Mercosur. Pour la Confédération paysanne, c'était à Paris, le 14 octobre 2025.

Le projet d’accord commercial entre l’Union européenne et des pays du Mercosur « n’est toujours pas acceptable » en « l’état » par la France. La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, ce mercredi 19 novembre 2025, à l’issue du conseil des ministres, s’est exprimée au sujet de l’accord de libre-échange, très critiqué par les agriculteurs français.

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« L’accord tel qu’il a été conclu par la Commission européenne en décembre dernier n’est pas acceptable en l’état », a affirmé Maud Bregeon, mercredi 19 novembre 2025. La porte-parole du gouvernement a précisé que la France prendrait sa position « définitive » à « l’aune » des « garanties » obtenues. La Commission européenne s’est donnée jusqu’au 20 décembre 2025 pour obtenir le feu vert des États européens concernant cet accord de libre-échange. Il semblerait que l’institution voudrait agir vite.

Ce mercredi, les ambassadeurs des Vingt-Sept ont approuvé une demande de la France concernant des clauses de sauvegarde renforcées pour les produits agricoles les plus sensibles avec possibilité d’une intervention en cas de déstabilisation du marché.

« Il y a encore du travail »

« C’est une avancée, mais la France souhaite s’assurer que ce mécanisme soit facilement activable et donc il y a encore du travail », a insisté Maud Bregeon. Lors de son discours, la porte-parole a ajouté que Paris voudrait également des « mesures miroirs » pour que tous les pesticides interdits dans l’Union européenne le soient aussi dans les productions issues des pays du Mercosur.

Par ailleurs, les autorités françaises réclament aussi des contrôles plus efficaces, au départ des pays exportateurs et à l’arrivée dans les ports de l’Union européenne, pour garantir que ces produits respectent les normes européennes. « C’est à l’aune des résultats obtenus sur ces trois préoccupations que la France arrêtera sa position définitive », a déclaré Maud Bregeon.

Une position française qui a tendance à irriter

À Bruxelles, l’indécision de la France commence à irriter. Selon le commissaire européen à l’Agriculture, Christophe Hansen, « nous avons besoin d’exporter », rapporte un article de BFMTV. Pour rappel, les agriculteurs français sont vent debout contre l’accord qu’ils jugent « inacceptable ». Mercredi 12 novembre 2025, ils ont manifesté massivement leur mécontentement partout en France. Ils voient une menace directe pour des filières comme la viande et le sucre.

« Plutôt positif » lors d’un déplacement au Brésil, jeudi 6 novembre 2025, Emmanuel Macron avait semblé faire un pas en avant en faveur de l’accord, avant de rétropédaler après le tollé provoqué par ses propos parmi les agriculteurs français comme dans la classe politique. Depuis, Annie Genevard, ministre de l’Agriculture, s’est exprimée contre un accord qui « condamnerait » les agriculteurs français et fixe ses conditions.​​​​​

« Refuser toute signature ou application provisoire de l’accord »

Dans ce contexte, si les syndicats s’indignent, des représentants des interprofessions agricoles et associations françaises aussi. Mercredi 19 novembre 2025, Interbeb, Anvol, AIBS, Bioéthanol France et Intercéréales ont adressé une lettre ouverte au président de la République. Ils alertent sur les « risques majeurs » que comporte l’accord entre l’Union européenne et les pays du Mercosur dans son état actuel.

Les interprofessions pointent notamment du doigt les « distorsions de concurrence », la « traçabilité insuffisante » ou encore « l’impossibilité d’activer efficacement les mécanismes de protection ». Leur position est claire : « Refuser toute signature ou application provisoire de l’accord. »

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