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Tir groupé des députés contre l’accord avec le Mercosur

Une proposition de résolution européenne sur le sujet du Mercosur est en préparation.

Des députés de tous bords se sont exprimés contre l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur. Le sujet arrive aussi sur la table des nouveaux commissaires à Bruxelles.

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Plus de 200 signatures, huit groupes représentés, les députés jouent l’union pour s’opposer à la signature prochaine de l’accord de libre-échange avec le Mercosur. Dans une tribune « transpartisane » (hors Insoumis et extrême droite), ces élus exhortent le gouvernement à agir pour arrêter la signature attendue lors du sommet du G20 à Rio le 18 et 19 novembre prochains.

À la signature de cette tribune à l’initiative d’André Chassaigne (Gauche Démocrate et Républicaine), figurent à la fois l’aile gauche de l’Assemblée avec Dominique Potier (Socialistes) ou Clémentine Autain (Écologiste et Social), mais aussi des centristes comme Pascal Lecamp (Démocrates) ou des personnes issus de la droite tels que Julien Dive (Droite républicaine).

Les députés de la France insoumise qui n’ont pas signé cette tribune, avaient présenté une proposition de résolution invitant le gouvernement à refuser le traité avec le Mercosur. Cette proposition ne sera finalement pas débattue à l’Assemblée nationale. Une décision « scandaleuse » a déclaré ce 5 novembre 2024 l’insoumise Mathilde Panot qui l’a apprise lors de la dernière réunion de la conférence des présidents de l’Assemblée nationale.

Ensemble, ces élus signataires de la tribune redisent leur opposition. « Nous, députés, l’avons dit fermement sur tous les bancs de l’Assemblée nationale : nous ne voulons pas d’un accord, dont le contenu, négocié depuis 1999, ne porte toujours aucun engagement solide sur le plan environnemental, social et sanitaire », rappellent-ils.

Les signataires mettent en avant les exigences imposées aux producteurs européens face à celles que des agriculteurs sud-américains. « La poursuite de cette mise en concurrence inéquitable de nos producteurs européens et français est d’autant plus injustifiable que nous leur demandons chaque jour de faire des efforts pour respecter le cadre normatif et réglementaire, garant de la qualité de l’alimentation des 450 millions d’Européens », plaident-ils.

Un rappel pour le président de la République

Les députés profitent de cette tribune pour demander des comptes au président de la République Emmanuel Macron qui avaient assuré au début du printemps, s’opposer à cet accord. « Le président de la République a pris des engagements devant les agriculteurs et les organisations environnementales, unies dans ce combat », soulignent-ils. Et les signataires en appellent à un sursaut des pouvoirs publics français à Bruxelles. « Il est temps que la France fasse preuve du courage, de l’autorité, de la force de conviction dont nous la savons capable », enjoignent-ils.

Un sujet au menu des auditions des Commissaires

Les nouveaux commissaires européens auditionnés par les eurodéputés avant leur entrée en fonction ont eux aussi dû se positionner sur le sujet. Christophe Hansen, désigné pour le portefeuille de l’Agriculture n’a pas affiché d’opposition à l’accord, mettant en avant les intérêts pour les agriculteurs européens de trouver de nouveau débouchés en Amérique du Sud. Il a en outre tenté d’apporter des éléments factuels au débat.

« Nous importons déjà 200 000 tonnes de viande du Mercosur, même si vous ne concluez pas d’accord. Cette viande-là est déjà sur notre marché », rappelle-t-il. Ceci n’empêchant pas sa vigilance. « Ce à quoi nous devons vraiment faire attention, c’est contrôler les normes sanitaires, appuie-t-il. Il faut que nos contrôles soient efficaces. »

Et le candidat commissaire d’ajouter : « Nous devons faire en sorte que dans tous les accords commerciaux, sur les produits également produits en Europe, qu’ils respectent un certain niveau de similarité. La réciprocité sera clé et c’est quelque chose qui doit être renforcé. J’ai été très clair à ce sujet. »

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