Dans la lutte entre les forces favorables à l’accord avec le Mercosur et celles qui sont contre, les premières semblent avoir pris le dessus. En effet, si rien n’est officialisé, plusieurs voix font état d’une ratification possible pour la rencontre du G20 à Rio les 18 et 19 novembre prochains.
Après les syndicats européens, ce sont la FNSEA, Jeunes Agriculteurs (JA) et plusieurs représentations de filières françaises qui se sont exprimés le 18 octobre 2024 pour lancer une dernière alerte. En préambule, ils déplorent à nouveau « qu’aucune mesure de réciprocité concernant les conditions de production n’est inclue, au détriment de notre souveraineté alimentaire », tout en offrant des concessions de volumes de contingent. Parmi les signataires figurent la FNB pour les producteurs de viande bovine, la CFA pour la viande de volaille, l’AGPM pour les producteurs de maïs, la CGB pour la betterave sucrière mais aussi la FNPL pour les producteurs de lait.
Rien n’arrête les négociations avec le Mercosur (15/10/2024)
Une compensation financière ?
Si ces organisations s’expriment maintenant, c’est aussi en réaction à un article de la version européenne du site Politico, faisant état de réflexions de la Commission européenne pour indemniser financièrement les agriculteurs européens lésés par l’accord. Une « provocation pour les agriculteurs européens », selon les organisations. Pis, l’article laisse entendre que la France se serait d’ores et déjà montrée favorable à ce projet.
C’était pourtant bien Paris qui avait embrassé le rôle d’opposant principal à l’accord en Europe. Seulement les élections européennes qui ont fragilisé le camp du président Macron, suivies de législatives sans majorité nette, font que la voix de la France porte moins à Bruxelles. Si cette rumeur se vérifie, les chances d’une ratification de l’accord cette année seraient au plus haut. Contactée par La France Agricole, la Commission européenne n’a pas souhaité commenter les révélations de Politico.
Face à des vents très défavorables, la FNSEA, JA et les autres signataires restent fermes. « Nos organisations demandent l’arrêt total de ces négociations et appellent le chef de l’État et le Premier ministre français à faire respecter la position de la France pour mettre définitivement fin à ces discussions ! » déclarent-ils.