Malgré la discrétion des négociateurs, les discussions entre le Mercosur et l’Union européenne font toujours l’actualité. Dernier épisode, la rencontre entre des représentants de la Commission européenne et des négociateurs du Mercosur les 8 et 9 octobre 2024 à Brasília au Brésil. Un nouveau pas vers la ratification que les détracteurs de l’accord n’ont pas manqué de fustiger. Cette fois, c’est le Copa-Cogeca, syndicat européen d’agriculteurs et des coopératives, accompagnés des syndicats de filières du sucre (Cibe, CEFS), de la volaille et œufs (EUWEP, Avec) et du maïs (CEPM) de l’Union européenne qui sont montés au créneau.
Un accord avec le Mercosur imminent ? (30/09/2024)
Dans leur communiqué adressé notamment à la Commission européenne, les cosignataires réaffirment « leur forte opposition à l’accord, soulignant ses potentielles répercussions sur l’approvisionnement agricole et alimentaire de l’Union européenne », préviennent-ils.
En mettant en parallèle l’accord et les réglementations européennes telles que celles sur les émissions des élevages (IED) ou celui sur la Restauration de la nature, les organisations mettent en garde sur le « déséquilibre, donnant aux concurrents dont les réglementations environnementales sont plus faibles un avantage commercial déloyal ».
Contre l’esprit du dialogue stratégique
Ces représentants agricoles européens alertent en outre sur le mauvais signal envoyé si l’accord est signé en l’état. « Cet accord risque de favoriser le commerce de produits associés à la dégradation de l’environnement et à la perte de biodiversité dans les pays du Mercosur, en particulier au Brésil », estiment-ils.
Autre remarque, les cosignataires pointent le décalage entre cet accord potentiel et le dialogue stratégique sur l’avenir de l’agriculture européenne qui enjoint à « mieux reconnaître la pertinence stratégique de l’agriculture et des produits alimentaires dans les négociations commerciales ».
Alors que la nouvelle Commission européenne s’installera le 1er décembre prochain, les signataires concluent en prévenant sa présidente des effets d’une potentielle signature. « Cela enverrait un message terrible à la communauté agroalimentaire au début du nouveau mandat de Von der Leyen », anticipent-ils.
Reste à savoir si ce nouveau message sera entendu par la Commission européenne. Les derniers échos laissent entendre que l’accord pourrait être ratifié dès le mois de novembre à Rio pour le sommet du G20.